Michaël Vigneron : Elementia
Après « Nebula » sorti en 2020, « Elementia » est le premier disque enregistré en quartet par le pianiste français Michaël Vigneron qui s’est entouré de complices de longue date rencontrés au Centre des Musiques Didier Lockwood : le saxophoniste Noé Moureaux-Néry, le contrebassiste Grégoire Oboldouieff et le batteur André Charlier. Cette nouvelle fresque musicale est inspirée par les quatre éléments, chacun portant le nom d’un ancien dieu mythique, qui sont eux-mêmes divisés en deux parties : l’une reflétant l’un des quatre éléments et l’autre étant son émanation à travers la propre expérience du pianiste. Le concept du disque étant ainsi posé, il n’y a pas de très grands écarts entre les quatre tableaux de ce voyage musical. Le leader vient du classique et ça s’entend. Sa musique, européenne dans l’âme, en est imprégnée en gardant un aspect général introspectif. Certes, il y a bien quelques effets de saxophone et de cordes pour faire hululer le vent en introduction de « Æther L’Air », ou une batterie qui crépite à un certain moment dans « Héphaïstos Le Feu » mais, globalement, la musique reste harmonieuse et poétique. La description du monde selon Michaël Vigneron est d’abord contemplative, quelque part entre rêve et réalité.
Cette constance dans l’approche donne une belle cohérence à un répertoire qui s’écoute d’une traite, le temps d’une courte promenade virtuelle dans une nature ensoleillée. Le quartet respire au diapason des compositions du leader, amplifiant leur côté onirique et sensible. Quelques beaux solos de saxophone et de piano émaillent ce rêve éveillé qui nous laisse entrevoir le beau côté du monde et de l’existence, véhiculant une sorte d’optimisme ambiant qui embaume la fin du jour comme du jasmin blanc.
