Michiel Stekelenburg : Catharsis
Challenge Records / New Arts International
Après un trio, un quartet et un quintet, c’est un septet que le guitariste et compositeur basé à Amsterdam, Michiel Stekelenburg, a réuni pour ce quatrième album enregistré sous son nom. Incluant trois souffleurs en ligne (saxophone, trompette et trombone), l’ensemble a une sonorité riche dont les nuances sont bien mises en valeur par des arrangements très équilibrés. Les unissons sur « As One », premier titre du répertoire, illustrent d’emblée le travail réalisé qui convainc d’autant plus que la mélodie est très séduisante. Quand la guitare surgit, elle le fait en souplesse : le phrasé est sinueux et sa sonorité merveilleusement intégrée à celle de l’orchestre. La musique coule toute seule comme du miel en été. D’une manière générale, le jazz de Michiel Stekelenburg, qui a écrit toutes les compositions, est lyrique, expressif et narratif. Dans le dossier de presse, le leader explique d’ailleurs que les thèmes ont été écrits sur la base des titres (« Heartwork », « Catharsis », « Flow », « Morning Song » …) donnés aux morceaux et non l’inverse comme c’est généralement le cas.
Michiel n’est pas étranger non plus à la fusion et certaines pièces, comme le bien nommé « Tempest », prennent un autre itinéraire : la rythmique s’énerve et la guitare se fait plus agressive, tandis que le trompettiste Tom Ridderbeekx et le saxophoniste Jesse Schilderink font chacun à leur tour rugir le vent. Enfin, « Chasing Shadows » est un autre grand moment de connexion débridée entre jazz et rock avec un solo décapant de six-cordes même s’il faut, cette fois encore, louer les voix des souffleurs qui tiennent décidément une place cardinale dans la musique produite par ce septet. Catharsis est une réalisation irréprochable qui se savoure avec plaisir.
