Mirtha Pozzi : Tzimx
D’origine uruguayenne, ayant étudié au Chili, établie en France depuis de nombreuses années, Mirtha Pozzi est une percussionniste aventureuse et industrieuse. Tambours, métaux, gongs, bols, calebasses, plaques de tôles, ardoises… rien ne semble échapper au périmètre de sa juridiction rythmique. Pablo Cueco, son compagnon de route, donne écho à sa démarche en parlant de « rythmiques ondulatoires, de pulsations disjointes, de phrases discontinues, de sons sans sens, d’alliages non répertoriés et de torsions de l’espace musical… » L’auditeur jugera et pourra y donner sa propre description. « Tzimx » se déploie comme un quadriptyque, chacune des quatre parties reprenant quatre pièces extraits de quatre zones sonores différentes, qui sont explicitées dans les notes accompagnant le disque. Une zone de musique mixte ; une zone de claviers rythmiques (ardoises, tambours sur cadre…) ; une zone de poèmes sonores (dont une version d’un poème dadaïste de Hugo Ball) et une zone dite « CUIK-PLAK-TRI-GÜAMIK » où chaque pièce est constituée d’une introduction pour deux toms basses, un tambour afro-uruguayen grave et d’une « fenêtre » qui se joue en posant les instruments sur les deux toms. Cuik pour les cuicas, Plak pour les plaques de tôle, Tri pour les triangles et Güamik pour les guacharacas et le mikado. Ce mode d’emploi un rien sibyllin ne doit pas vous mettre en déroute. Au contraire, il nous documente sur la démarche riche et intimement personnelle de cette grande naturaliste du rythme.
Eric Therer