Mukdad, Rothenberg & Lankow : In the Wake of Memories
Notre monde est un vaste chantier avec des connexions à (re)construire. Oui, ce chantier est vaste, mais on peut compter sur la bonne volonté affichée par des intellectuels, des humanistes et même des musiciens (parfois le tout cumulé) pour nous sortir du bourbier. Prenez ces trois hommes-ci… Mieux qu’une description des compositions qu’ils nous donnent à entendre, celle de leur parcours semble plus éloquente.
Wassim Mukdad, le réfugié syrien, a connu la guerre, et même la torture, avant de panser les cicatrices de son passé à Berlin. Son instrument, c’est l’oud, qu’il pratique depuis l’âge de dix ans. En outre, il apporte son aide précieuse à la reconstruction psychologique des enfants traumatisés par les horreurs de la guerre.
David Rothenberg est clarinettiste. On trouve la quasi-totalité de son répertoire discographique (dont neuf albums enregistrés à son nom) en autoproduction sur le label Terra Nova Music, mais on note également, il y a un peu plus de dix ans, un duo avec Marilyn Crispell (« One Dark Night / Left My Silence House » publié chez ECM). Sa passion : les animaux et les sons qu’ils produisent. S’il provient du New Jersey, où il enseigne la musique et la philosophie, David Rothenberg a également beaucoup voyagé en Europe.
Enfin, le troisième homme du trio, Volker Lankow, est percussionniste, lui aussi basé à Berlin, et très actif au sein de la structure Médecins sans frontières, notamment dans les zones de conflits d’où provient Wassim Mukdad. On retrouve la trace de ce musicien dans la formation psychédélique allemande Father Ed.
Restait donc à réunir ces trois humanistes-là et de les laisser exprimer leur ressenti : des moments de doute, de douleur, mais aussi d’espoir. Chaque musicien interagit avec son voisin pour construire des ponts entre les cultures… faisant ainsi s’effondrer les barrières qui nous séparent, pour se frayer un chemins vers la clarté… Car au bout de cette histoire, c’est bien l’espoir qui finit par l’emporter.