Neal Black & the Healers : Wherever the Road Takes Me ‐ 30 Years Best of
Dixie Frog ‐ Références : DFGCD8833 (2 CDs)
Avec sa voix graveleuse, cassée et enfumée de rogomme – elle fait mouche ! – ses talents de guitariste (slide et dobro inclus) et de banjoïste, c’est à une commémoration de trente ans de carrière que nous invite Neal Black sur deux CDs.
Le premier est composé de 18 faces gravées en studio à New York, au Texas, au Tennessee, au Mexique, en Allemagne et en France. Elles sont tirées de 13 albums enregistrés pour Dixiefrog, avec ses musiciens et guests de haut vol. Le second CD rassemble 8 morceaux inédits, enregistrés en concert en Allemagne et en France, avec Mike Lattrell (p), Nico Wayne Toussaint (hca), divers bassistes (dont Kris Jefferson) et 2 batteurs, selon les lieux. Ce dut être un choix cornélien et très subjectif mais Black a fait le job, consciencieusement et judicieusement.
Du côté des 18 gravures en studio, on notera 14 compos de Black (dont une, « Justified Suspicion », en slow, dans une ambiance dramatique co-écrite avec Poppa Chubby qui s’y trouve à la guitare). Il y a aussi 2 faces « mexicaines » festives, avec Cesar Bareiro (tp), Carlos Avilez (bs), des percus et Mario Garabay (accordéon) : « Hotel Room in Mexico » en mode speedé avec guitare slide et « Bad Rose Tattoo » en slow. A noter quelques faces enlevées comme « Did You Ever » (avec Gary Primich, hca) et « I’m Gonna Cry », des slow blues comme « Cry Today » (avec Fred Chapelier, gtr), « Mississippi Doctor » avec N. W. Toussaint, hca et on retrouve ce dernier dans « New York City Blues » (avec Poppa Chubby, gt acoustique) et dans un bien chaloupé « Sunrise in Prison ». Pour le reste on saluera la présence de Robben Ford en guest (gt, 2è solo) dans le « All for Business » de J. Dawkins, celle de Jimmy Vivino (dobro) dans le « It Hurts Me Too » de E. James, sans oublier « Saints Of New Orleans » (N. Black) et son rythme de valse avec Larry Garner (chant et gt).
Côté concerts, on retiendra de belles versions, dynamiques, voire tempétueuses et rentre-dedans, du « If I Had Possession Over Judgement Day » de R. Johnson, de « Lost Without You » (J. Chatman) (1), de « Goodbye Baby » (E. James) et de « Streeamline Woman » (Muddy Waters). Quant aux 3 compos de Black, elles sont dans le même registre : « Did You Ever » (1) en rock’n roll speedé, « Handful of Rain » (1) bien enlevé, tout comme « Chicken Shack Cognac ».
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(1) Présent aussi sur le CD 1.