Norah Jones : Visions
Tiens, je n’avais encore jamais fait ce rapprochement ! « I’ll make it easy… » D’entrée, sur « All this Time », Norah Jones chante ces mots qui font craquer, avec cette langueur qui n’appartient qu’à elle. Ces mots qui se ponctuent avec d’autres chants, des chœurs, ceux d’oiseaux en éveil. C’est alors que me vient à l’esprit le nom d’une autre chanteuse aussi discrète : Kate Bush qui avec « Aerial » était revenue sur la pointe des pieds après un (trop) long silence. Les univers sont différents mais leur talent en tant que musiciennes et compositrices est tout aussi éblouissant. Pas de longue absence en ce qui concerne Norah Jones qui, depuis plus de vingt ans et le succès phénoménal de son premier album « Come Away with Me » – vingt millions de copies écoulées ! –, se rappelle épisodiquement à notre bon souvenir. Pour faire « easy », sur ce nouvel album paru chez Blue Note, Norah Jones alterne ballades plaintives et mélodies pop-rock dont l’évidence saute aux oreilles. Douze chansons bien ancrées dans la tradition « made in New York » qu’elle interprète avec une facilité quasi dérangeante. Au point qu’après une première écoute de l’album, on se dit : « trop facile ! ». Oui… pour une musicienne dont le talent naturel ne se discute pas. Celui qui la met à nette distance d’un tas d’autres. Dès la deuxième écoute, ces chansons évidentes, on les fredonne. On tombe inévitablement sous leur charme.
Vous préciser aussi que ce disque intemporel, elle l’a conçu pratiquement à quatre mains avec le producteur / multi-instrumentiste Leon Michels (The Arcs, El Michels Affair, …) qui partage avec elle presque tous les instruments. Et enfin, lui laisser le dernier mot : « I don’t wanna talk about it / I just wanna dance ». Craquant !