Oan Kim & the Dirty Jazz : Oan Kim & the Dirty Jazz

Oan Kim & the Dirty Jazz : Oan Kim & the Dirty Jazz

Autoproduction / Inouïe distribution

L’objet ne contient pratiquement aucune information, la toile est presque muette. Quinze titres « composed, performed and produced by Oan Kim » et deux noms lâchés en guise de guests (le trompettiste Nicolas Folmer et le batteur Edward Perraud sur cinq titres à eux deux). Cher lectrice, cher lecteur, il nous appartient néanmoins de vous informer davantage sur cet ovni, sachant que le patronyme « Dirty Jazz » ne pouvait que nous allécher…

« Dirty » : oui et non… C’est audible au niveau du son, un peu de saturation sur la voix et effectivement des arrangements pas débordants. Mais revenons-en à notre homme que nous ne connaissions pas jusqu’alors… Fils de Tschang-Yeul Kim (un peintre réaliste coréen connu), Oan est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il obtient une consécration internationale dans le milieu de l’art contemporain pour ses travaux photographiques et ses documentaires. Il a complété cette formation en suivant des cours d’écriture musicale au Conservatoire National Supérieur de Musique (de Paris toujours…). Ensuite, ce saxophoniste / multi-instrumentiste a formé le groupe de rock Film Noir (un album repéré) puis le duo Chinese Army (avec le guitariste Benoît Perraudeau). Ce « Dirty Jazz » est son premier album solo, qu’il nous offre à l’âge de quarante-sept ans (ce qui contredit Corneille : parfois, la valeur doit attendre un peu…).

Quinze titres donc : quinze atmosphères troublantes, quinze aventures que Oan Kim (piano, saxophone, guitares, …) porte à bout de voix plaintive (« Whispers » – on croit entendre Asaf Avidan) ou en mode crooner (« Wong Kar Why » – sic!). C’est magnifique, intuitif, y compris dans les instrumentaux (écoutez particulièrement « The Interzone ») ou le jazz nocturne (« Symphony for the Lost at Sea). Oan Kim se joue des références musicales (« Thelonious ») et cinématographiques (Kar Wai, « Fight Club »). Beauté, épure, émotions… Comme dans un film de Wong Kar Wai !

Yves Tassin