Omara : Vida
One World Records / Xango Music Distribution
Cette Omara, vous la connaissez. Il s’agit en effet d’Omara Portuondo, la légendaire chanteuse du Buena Vista Social Club. Ce groupe de musique cubaine traditionnelle révélé au monde entier par Ry Cooder aux débuts des années 2000. À 93 ans, elle publie un nouvel album enregistré sur ses terres de La Havane et sur lequel de nombreux musiciens, enregistrés dans divers pays, sont invités. Cet éloignement fait donc que, souvent, ils ne figurent que sur un seul des onze morceaux qui composent ce « Vida ». À son âge, elle ne va pas trop élargir son univers musical vers d’autres styles, c’est donc la musique propre à Cuba qui nous est proposée, souvent au travers de ballades (afro) cubaines mélodiques. Je vous signalerai, au fil des invités, les légères modulations à l’ambiance générale. De grandes pointures figurent donc sur ce disque : le pianiste Gonzalo Rubalcaba, la chanteuse Susana Baca, le chanteur mexicain Carlos Rivera et d’autres… Ceux qui vont réellement bonifier/changer les choses sont les suivants : le bluesman américain Keb’Mo qui apporte une touche country blues sur « Se feliz », aidé aussi par une pedal steel guitar, Sergio Mendoza (collaborateur de Calexico) qui fait évidemment de « Como la cigarra » du pur Calexico et nous offre un des meilleurs moments de l’album, le chanteur Ruben Blades aurait peut-être pu être mieux utilisé, il collabore au sirupeux « Honrar la vida » sur lequel de mielleuses cordes se dandinent, le renommé pianiste Larry Golding (James Taylor e.a.) ainsi que des cuivres nous offrent un tout bon jazzy « Now ». Autre bon moment « Gracias a la vida » où charango et ukelélé se complètent pour un accompagnement tout en finesse. L’album se termine avec un titre ultra dansant, énergique, plus typiquement dans la veine du Buena Vista Social Club. Certainement un hommage à ce groupe qui leur a fait parcourir le monde. Vu son âge, il me semble tout à fait logique que cet album soit assez retenu, mais la voix est toujours belle, émouvante. Je suis certain que si vous aimiez son groupe légendaire vous trouverez dans « Vida » assez de ressentis, de chaleurs, d’émois, pour connaître votre bonheur.