Orchestre Incandescent : Rare Birds
La flûtiste et chanteuse française Sylvaine Hélary est devenue un personnage essentiel de la scène hexagonale. Aux côtés de ses albums personnels qui ne laissent jamais indifférent (par des approches et thèmes parfois surprenants, mais toujours originaux), elle codirige, avec la contrebassiste Sarah Murcia, La Tête de Lark (2 contrebasses et 3 instruments à vent). On a pu également l’entendre auprès de Steve Coleman, du chanteur Dominique A ou comme membre de l’Orchestre National de Jazz dont elle prendra la direction le 1er janvier prochain pour au moins 4 ans. Peut-on voir dans cet Orchestre Incandescent une piste vers ce que sera l’ONJ sous Sylvaine Hélary ? Ce qui est certain, c’est qu’on ne risque pas d’être déçu, comme c’est à nouveau le cas avec ce nouveau projet, qu’elle a presque entièrement composé. A ses côtés, neuf musiciens, parmi lesquels la clarinettiste Elodie Pasquier ou Lynn Cassiers (le groupe est majoritairement féminin) qui partage le chant avec Sylvaine Hélary. Le chant est en effet important dans ce disque et est présent dans chacun des morceaux. Il s’agit de mettre en musique les poèmes de Emily Dickinson, poétesse américaine du 19ème siècle, ainsi qu’un texte de la chanteuse PJ Harvey. Musicalement, comme souvent chez Hélary, les ambiances vont vers le clair-obscur, avec de longs morceaux évoluant vers un décor tantôt léger, tantôt sombre et une instrumentation qui peut passer de la viole de gambe à la guitare électrique en passant par des effets électroniques. Par moments, on croit entendre une chanson folk, à d’autres, le paysage sonore peut devenir davantage rock. Ces atmosphères changeantes avec cette diversité de tons et de sons (notamment les différentes couleurs des flûtes) font la richesse de ce disque que l’on écoute encore et encore afin d’essayer d’y trouver les nombreuses subtilités.