Osvaldo Hernandez Napoles, "Tierra" (Homerecords/Amg)

 

“Tierra” (Homerecords/AMG)

On connaissait bien Osvaldo Hernadez-Napoles en tant que percussionniste et sideman, notamment aux côtés de Karim Baggili (albums “Cuatro con cuatro” en 2005, “Lea & Kash” en 2010), le voici en tant que leader et compositeur, bien décidé à faire découvrir une série d’instruments traditionnels de la musique populaire latino-américaine. Parmi ceux-ci, plusieurs instruments à cordes comme le cuatro venezolano, une guitare à 4 cordes (Arepas con couscous, A la tierra yo lo canto), le roncoco, une guitare à dix cordes(Viento fresco) et la rabeca, un violon populaire tenu au niveau de la hanche (Andando por el camino, Obrigado Mestre Ambrosio, Indo pra Mata Norte) mais aussi des instruments à vent comme les conques (Celebrando a Yemaya) ou la trutruka, une espèce de trompe marine qui introduit le thème de Tierra. Et évidemment, une série d’instruments à percussions, du berimbau brésilien rendu célèbre par Nana Vasconcelos au pandeiro, un tambour brésilien. Mais Osvaldo est aussi un chanteur à la voix partagée entre nostalgie (Estrella de la manana) et colère (De un pueblo lejano). A ses côtés, le fidèle Karim Baggili, à la guitare acoustique sur la plupart des morceaux mais aussi à l’oud (Arepas con couscous, un morceau de sa plume) ou à la guitare avec résonateur (Obrigado, Indo para Mata Norte).

On entend aussi la compagne d’Osvaldo, Patricia Hernandez-Van Cauwenberg,  au bombo (gros tambour argentin), à l’udu (pot de terre), au cajon (caisse chère au flamenco) et à la zabamba (une sorte de tom attaché à la hanche et frappé avec deux baguettes) et, enfin, la surprise du quartet : Vardan Hovanissian, du groupe Hijaz, au doudouk (ce hautbois arménien à la sonorité ondoyante qui a fait, en France, le succès du Haddouk Trio de Didier Malherbe) mais aussi au chvi, une flûte à la sonorité perçante. Au total, une musique chatoyante, avec des textes militants repris dans le très beau livret et, en concert, comme ce fut le cas au café Sauvenière à Liège, un vrai plaisir pour les yeux par l’originalité de l’instrumentation : à découvrir.

Claude Loxhay