Ozma : The Day We Decided To Live At Night
Ozma est un groupe strasbourgeois qui existe depuis plus de vingt ans. A sa tête, le batteur Stéphane Scharlé est le principal compositeur. De la formation des débuts, il est le seul à être toujours présent avec le bassiste Edouard Séro-Guillaume. Les autres membres sont des « petits nouveaux » : Musina Ebobissé aux saxophones, Dan Jouravsky aux claviers et Martin Ferreyros à la guitare revitalisent un combo qui ne manquait déjà pas d’énergie. En fait, avec ce 8ème album studio, Ozma perpétue cette volonté d’associer des influences tantôt funk, tantôt rock (prog avec quelques échappées qui pourrait tendre vers le hard), tantôt jazz. On pourrait résumer en disant qu’il s’agit d’un groupe de fusion, de jazz-rock. Oui, mais il y a un tel travail de recherche, une telle détermination à proposer des ambiances novatrices, contrastées, souvent intenses (la musique est puissante, fougueuse pouvant même aller vers le dissonant) que ce serait trop facile de cataloguer Ozma comme un simple groupe de fusion. Leur musique est moderne, hybride (avec quelques invités venus d’ailleurs qui ajoutent encore une note de diversité comme le flûtiste burkinabais Dramane Dembélé dans « Rapide et Furieuse » ou la chanteuse syrienne Lynn Adib dans le plus apaisé « Amours Volatiles »), originale : elle tend à établir des liens avec d’autres genres musicaux, comme le font bon nombre de groupes apparus récemment.
Notons encore que le livret accompagnant le disque est constitué de 20 très belles images futuristes en noir et blanc, en relation avec les titres de l’album, miroir des crises actuelles. Il s’agit d’une collaboration avec l’artiste italien Andrea Ciulu, spécialisé dans la « post-photographie » générée par l’intelligence artificielle.
