Paul Taylor : Whirl And Magnet

Paul Taylor : Whirl And Magnet

Discus

Paul Taylor est un pianiste anglais renommé pour ses travaux, ses improvisations en tant que soliste. Intrigué par la présence, dans le coin d’une cave, d’un orgue Hammond C3 au sein de The Glasshouse International Centre for Music, il commence à s’intéresser à cet imposant instrument. Lourd, fait en bois, muni de pédales, il se remémore que cet instrument était beaucoup utilisé dans les années 70. Dans le jazz et le gospel, dans le rock progressif, dans les églises pour remplacer l’orgue à tuyaux… Il se familiarise au double clavier, au « moteur », à son mécanisme, au haut-parleur Leslie ainsi qu’aux trésors cachés au sein de cette inconnue « boîte de trucs » comme il la nomme (« Unfamiliar box of tricks ! »). Nous sommes en février-mars 2018 quand il maîtrise bien l’instrument et décide d’improviser et d’enregistrer deux longues pièces qu’il intitule « Whirl and Magnet part 1 » (17.21) et « part 2 » (19.53). Quelques années après, Martin Archer, le boss du label Discus, basé à Sheffield (même si je reçois leur promo depuis Berlin !) entend ces enregistrements, leur trouve de l’intérêt, du potentiel et propose leur publication sur CD. Qu’entendons-nous au sein de cette musique improvisée uniquement sur cet orgue mythique ? Ses sonorités typiques qui oscillent entre du jazz, des sonorités progressives, un peu de kosmiche muziek. Mais il est impossible de ne pas penser à des harmonies qui évoque le religieux, le céleste tant le son de cet instrument est ancré, en nos mémoires, aussi dans certains lieux de culte. Paul refuse de nous tuyauter (je l’aime bien celle là !) sur certaines influences. Il vous conviendra d’être réceptif à ces notes, ces accords, ces effets pour déceler de petites bizarreries comme ces moments accrocheurs qui invitent à sourire, à sautiller après cinq minutes de la seconde plage. Brève récréation au sein d’un album qui se révèle avant tout comme une expérience improvisée sur un orgue de légende. Une expérience unique destinée aux curieux et aux amoureux de l’instrument. Mais l’improvisation générée est relativement accessible. Un disque et une démarche « autres ».

Claudy Jalet