Pericopes + 1 : Good Morning World
Pericope + 1 est un groupe italien. A ses débuts (il y a déjà presque 20 ans), il s’agissait d’un duo composé du saxophoniste ténor Emiliano (appelé Emi) Vernizzi et du pianiste Alessandro Sgobbio. Les deux musiciens firent appel au batteur américain Nick Wight (ce qui explique le « + 1 » de leur nom), lequel n’était cependant pas un membre effectif du groupe. Ce line-up a fonctionné jusqu’à leur précédent album, « Up », sorti en 2020. Pour ce disque, Emi Vernizzi est entouré du claviériste Claudio Vignali et du batteur Ruben Bellavia. Il s’agit donc pratiquement d’un nouveau groupe qui fait ses débuts avec ce « Good Morning World ! », toujours sur le label norvégien Losen Records. Ce qui frappe d’abord les esprits, c’est cette pochette représentant un monde futur incertain, représenté par une femme-robot enceinte dans un environnement opaque, apparemment peu accueillant (le groupe explique que « cette nouvelle musique explore une humanité qui traverse l’une des périodes de transition sociale les plus importantes de l’histoire moderne »). Cette perception est traduite par un sentiment de dénonciation qui traverse ce disque (on peut même entendre des bouts d’interviews de personnages tels Pier Paolo Pasolini ou Julian Assange). Les compositions, pratiquement toutes signées par Emi Vernizzi, sont cependant relativement lumineuses, bien que fréquemment mordantes, mettant le plus souvent la mélodie en évidence, avec un bel équilibre entre des sonorités acoustiques et d’autres électroniques, dans une mixture de jazz contemporain, de post-rock, de prog et de musique électronique. Les jeunes musiciennes (mais qui sont déjà une réalité du jazz italien) Anaïs Drago (violon) et Rosa Brunello (contrebasse) interviennent chacune dans un morceau et y apportent une contribution heureuse.
Très bon disque donc d’un trio puissant qui a su assimiler et digérer toute une série d’influences pour nous proposer cette œuvre originale.