Pinetop Perkins : Chicago Boogie ‐ Blues Piano Man

Pinetop Perkins : Chicago Boogie ‐ Blues Piano Man

Bonus tracks : Johnny « Big Moose » Walker

J.S.P. Records ‐ Références catalogue : J.S.P. Records JSP3018

Né le 7 juillet 1913 à Belzoni, Mississippi, Pinetop Perkine eut une carrière exceptionnellement longue et fructueuse. Avant même de remplacer Otis Spann dans le Muddy Waters Band (de 1969 à 1980) puis de faire partie du Legendary Blues Band, avant de jouer avec d’autres bands comme accompagnateur… Et avant d’entamer, à 80 ans (!!), une carrière solo prolifique, puisqu’il a produit 15 albums en leader jusqu’à sa mort le 21 mars 2011 à Austin, Texas. En septembre 1985, il s’est produit au Lakewood Theater dans le Maine. Le concert a été enregistré et John Steadman, le boss de J.S.P. Records à Londres, U.K., en a publié une partie (45 minutes) sur un long-playing. 35 ans plus tard, Steadman a estimé que cette séance méritait une nouvelle vie sur CD avec, en bonus, 3 faces du pianiste Johnny « Big Moose » Walker, enregistrées à Chicago en 1991 avec Lefty Dizz (gt), Harmonica Hinds (hca), Ike Anderson (bs) et Jeff Taylor (dms). On peut saluer cette initiative car cela permet à beaucoup d’amateurs de retrouver un Perkins en pleine forme (à 72 ans !), avec une créativité et une verve exceptionnelles. Il est accompagné, avec bonheur, par Bill Dicey (hca), Louisiana Lightnin’ et George Jr. (gts), Claude Richardson et Dave Thibedeau (bs), Richie Slamm (dms). Dans « For You My Love », une relecture d’un succès de Larry Darnell, Perkins se déchaîne sur un rythme de boogie woogie du meilleur aloi, comme sur « Perkins’ Boogie Woogie » bien sûr (son appropriation du « Pinetop’s Boogie Woogie) ». Il rend hommage à Muddy Waters avec « Kansas City » (un morceau qu’ils interprétaient en duo sur scène) et « Hoochie Coochie Man ». Hommage aussi à Jimmy Rogers avec « Who’s Loving You Now » ( = « That’s Alright ») . Dans « I Had My Fun » (= « Going Down Slow » de « Saint Louis » Jimmy Oden) il donne l’occasion à Dicey de montrer ce dont il est capable à l’harmonica. Clin d’œil à New Orleans avec une version très boogie woogie du « Barefootin’ » de Robert Parker (et un salut à Ray Charles !), etc. Une séance des plus réussies et au goût de « revenez-y », de même que la prestation du regretté pianiste Big M. Walker (27 Juin 1927, Stoneville, MS – 27 novembre 1999, Chicago) avec 3 slow blues de grande qualité, un « Lord Have Mercy » plein d’émotion, un « Every Night » avec Lefty Dizz très inspiré et un « Annielee » très prenant.

Robert Sacre