Pirouet Records, l’art du jazz de chambre

Pirouet Records, l’art du jazz de chambre

Pirouet et l’art du jazz de chambre.

Deux productions emblématiques de l’esthétique du label allemand Pirouet.

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Jeune label allemand, créé par Jason Seitzer, dont le catalogue présente une dominante acoustique, Pirouet, outre les musiciens allemands, présente aussi dans ses sorties quelques musiciens américains de haute tenue : John Scofield avec l’excellent pianiste Pablo Held, Marc Copland ( que l’on verra à Liège le 8 mai, avec Gary Peacock et Joey Baron), Bill Carrothers ( notamment avec sa rythmique belge composée de Dré Pallemaerts et Nic Thys sur deux albums), Larry Goldings… Un jazz à l’esthétique marquée, lyrique et introspective, que pratique aussi le pianiste John Taylor que l’on retrouve sur le récent opus du sax-alto Hayden Chisholm, « Breve ». Le contrebassiste de Joshua Redman, Matt Penman, ferme le triangle ainsi formé pour une musique d’atmosphère et d’une grande beauté. Hayden Chisholm, tout comme Matt Penman, est originaire de Nouvelle-Zélande, mais vit à New York depuis une vingtaine d’années. Sa rencontre avec John Taylor date quant à elle de ses études au Conservatoire de Cologne où il eut le pianiste comme professeur. Si le trio date de 2007, cet album est la première trace de leur collaboration, une formation où l’écoute mutuelle est prégnante, voire empathique, une impression qui ressort aussi du répertoire issu de la plume des trois musiciens. Art de la musique de chambre ou art de la ballade, l’esprit de l’album navigue entre sérénité et chaleur feutrée.

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L’album « Juvenile » réunit deux  musiciens allemands  pour une musique de la même veine, mais aux sonorités bien différentes : l’union subtile du piano et de la guitare acoustique. Norbert Scholly est à cinquante ans une des valeurs sûres de la guitare en Allemagne, autant pour son travail acoustique que pour ses performances électroniques et son hommage au groupe de trash metal « Slayer ». Connu aussi pour sa collaboration avec le WDR Big Band, il a joué avec Benny Golson et Peter Erskine. Rainer Böhm quant à lui a travaillé lors de son séjour à New York avec Randy Brecker, Ingrid Jensen, Jeff Hirshfield et Ari Hoenig. Détournant les difficultés de l’union de deux instruments harmoniques,  le pianiste et le guitariste explorent un large spectre de possibilités d’orchestrations, en  introduisant des voicings parfois surprenants, en alternant les rôles de chacun et en provoquant une interaction constante. Un album tout en nuances et élégance.

Jean-Pierre Goffin