Place aux artistes (1), Huy, le 1er août 2020
Un été chaud et aride…
Foutu virus, fichue année… Se battre contre la vague de chaleur qui a submergé notre sommeil et contre les vagues & rebonds d’un ennemi qui se tient en embuscade… Les reporters de JazzMania ont néanmoins surmonté les dangers et la fatigue pour vous rapporter quelques (trop rares) reportages…
Place aux artistes… Un concept adopté cet été aussi bien à Liège qu’à Huy. Un concept à double-sens : « place » aux artistes indique aussi bien qu’il est grand temps de leur donner à nouveau un espace d’expression (non virtuel)… et où ? Ben sur les places publiques bien évidemment, là où on peut enfin les approcher… avec mesures de distanciations requises…
Claudy Jalet (à Huy) et Robert Hansenne (à Liège) ont promené oreilles et appareils photographiques dans la ville.
Pour soutenir l’art dans sa généralité, avec ses nombreuses formes de spectacles, la ville de Huy a dégagé un budget important afin de proposer des animations pendant ce mois d’août. Ce samedi était exclusivement dédié à la musique sous des formes bien différentes. Un programme d’explorations sonores accessibles à beaucoup d’oreilles finalement. Ceci s’est déroulé dans le magnifique cadre du Couvent des Frères Mineurs, avec une jauge de 70 personnes, une organisation impeccable et un public très heureux de participer à l’évènement.
C’est le sculpteur de sons, écrivain et poète Christophe Bailleau qui ouvrait, accompagné de son compère du groupe Prism aux percussions et de Didier Nietzsche de Radio Prague « aux machines ». Ils ont offert un concert expérimental, mêlant l’électronique et les sons purs des percussions en renfort des textes poétiques de Christophe. Ils ont aussi invité un narrateur / bruitiste assez détonnant. Voix déformées, sons caverneux, électro space parfois proche d’Astralasia ont donné à l’ensemble une belle unité, certes intransigeante mais relativement unique.
Max Vandervorst a suivi avec son récital pour objets abandonnés. De sa vieille valise il extrait des objets récupérés et leur offre une vie sonore grâce à quelques modifications. Il rend un hommage à Christophe avec une vingtaine de gourdes suspendues, transforme un détecteur de métaux en cornemuse, un cadre de vélo, un arrosoir, une feuille de papier en instruments… Enfantin et écologique mais il y a aussi une prise de conscience subtile derrière ce spectacle…
Puis vient le tour de Elles, un quatuor à cordes exclusivement féminin. Elles s’attaquent de belle façon à des classiques du répertoire rock. Elles nous ont gratifié entre autres de Sound of Silence, Yesterday, Stairway to Heaven mais surtout d’un fantastique Life on Mars que Bowie aurait adoré. Mais le jazz classique n’a pas été oublié non plus, avec What a Wonderful World voire My Way. Un set ultra reposant et beau.
Max Vandervorst © Guy Colombey
C’est Seesayle qui clôturait la journée avec son post folk mélancolique. Accompagnée tour à tour d’une guitare acoustique, d’un violon ou d’un charango (petite guitare des Andes) l’artiste pose sa voix magnifique sur ses propres compositions. Alors qu’elle a déjà trois albums à son actif, on est triste que sa renommée ne soit pas plus importante. En fin de concert elle a été rejointe par les filles de Elles sur des titres à consonance baroque.
Cette journée loin des tensions qui gangrènent notre quotidien a apporté un flot réconfortant de bonnes ondes sur toutes les personnes présentes dans ce cloître.
JazzMania remercie Guy Colombey pour les photos prises à Huy
Le portfolio de Robert Hansenne « Place aux artistes, Liège, été 2020 » sera publié cet après-midi sur le site de JazzMania.
Claudy Jalet