Politiques culturelles en Europe
De la rappe à fromages à la hache budgétaire, les Pays-Bas et la France traversent une période douloureuse sur le terrain du financement public de la création et des politiques culturelles locales et régionales. Nos voisins du Sud comme du Nord sont frappés par la montée de la droite extrême, recroquevillée sur ses racines. En effet, tout observateur avisé se rend compte que le prétexte de la crise économique et financière sert de cache sexe à une politique conservatrice et réactionnaire. Une analyse lexicale des discours prononcés par Frédéric Mitterand et son homologue batave Halve Zijlstra révèlent ainsi le grand retour de concepts économiques libéraux pour mesurer la pertinence des aides octroyées aux compagnies de théâtre, aux ensembles musicaux, aux festivals et productions discographiques.
La Belgique est-elle immunisée contre cette marée basse ? Les tentations corporatistes et de repli sur soi commencent-elles à peser sur les différents microcosmes qui composent le champs culturel tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles ? Le débat est ouvert, et toutes ces questions méritent d’être posées. L’architecture institutionnelle complexe de la Belgique conduit à poser ces problèmes dès le niveau local, les villes et communes. Ainsi, qu’est devenue la promesse électorale de retirer les investissements culturels de la catégorie des dépenses facultatives ? Autrement dit, des dépenses intouchables même dans un scénario de plan de restructuration financière imposé par le pouvoir de tutelle !
Enfin, pourquoi ne pas fixer un objectif de 3% du PIB pour financer les politiques culturelles, une autre façon de remettre en cause la primauté de l’économique et de poursuivre l’idéal du Bonheur National Brut ?!