Possible(s) Quartet : Gymnostrophy

Possible(s) Quartet : Gymnostrophy

Z Production / InOuïe Distribution

Actif depuis 2012, les Français du Possible(s) Quartet persévèrent dans leurs aventures d’explorations musicales. Le Possible(s) Quartet est composé de quatre « cuivres », à savoir deux trompettistes (Rémi Gaudillat et Fred Roudet), un tromboniste (Loïc Bachevillier) et un clarinettiste basse (Laurent Vichard). Il s’agit d’une « petite fanfare » qui joue une musique faite de poésie et d’émotions, mais également d’humour et d’un brin de folie, comme le démontre leur nouveau disque, leur sixième. Par le passé, le groupe avait déjà rendu un hommage à un grand musicien avec leur album live « Songs From Bowie ». Ici, leur imagination les a poussés vers une rencontre a priori improbable entre les mondes d’Erik Satie et de Thelenious Monk, si ce n’est que, comme l’indique le communiqué de presse, les deux musiciens « partageaient une excentricité, un sens de l’humour, une conception du silence et de l’espace qui ont fait d’eux des personnages à la douce folie singulière ». Le titre de l’album donne le ton : « Gymnostrophy » ou la juxtaposition de « Gymnopédies » d’Erik Satie et d’ « Epistrophy » de Monk. Autre temps fort de cette réunion : le titre « Gnossienne de Minuit » est une construction pleine de malice autour des thèmes de la première Gnossienne (Satie) et de « ’Round Midnight » (Monk). Les deux mondes se croisent, s’entrelacent pour n’en faire qu’un, un moment de pur bonheur plein de délicatesse et de maîtrise. Le reste du disque se partage entre relectures personnelles de Monk (« I mean you », « Teo », « Misterioso », « Ugly Beauty ») et de Satie (« Gnossienne 1 », « Danse de Travers II ») plus quelques compositions originales, dont certains titres (« Gnomienne » ou « Spherik ») font bien sûr référence aux deux compositeurs.

Quel plaisir d’écouter un album rendant hommage avec une telle virtuosité à deux génies, et ce dans une ambiance enjouée.

Sergio Liberati