Ramon Solé : Nuvolari
Double album pour le guitariste Ramon Solé avec d’une part des enregistrements datant de 1988 et d’autre part des prises plus récentes datant de l’année dernière (2024). L’artiste, maîtrisant à la fois la guitare électrique et la guitare espagnole, s’adjoint pour les deux galettes les services de nombreux musiciens, parmi lesquels on retrouve sur les deux albums Edouard Altaba (basse électrique), Nestor Munt (trompette, percussions) ou encore Pepino Pascual. A chaque fois, la formation comporte une section de cuivres, apportant la coloration jazzy et aussi une section plus électrique destinée à une touche plus bluesy, sans oublier les percussions qui apportent de leur côté une couleur plus exotique. Au-delà de toutes ces considérations, la musique de Ramon Solé offre à l’auditeur moult soli de guitare toujours agréables à écouter, idem pour les interventions des cuivres ou des percussions. Une musique pleine de chaleur aussi grâce aux effluves d’orgue et au son chaud et bluesy de la guitare électrique qui nous réchauffent le cœur et l’esprit. En fait, le travail technique de chaque protagoniste vaut le détour, comme ces truculents passages à la basse électrique. C’est d’ailleurs cela qu’il faut apprécier ici à sa juste valeur, cette qualité technique générale qui transpire à travers le jeu subtil de tous les musiciens. La mise en avant de chaque passage soliste, que ce soit pour les guitares, les cuivres, ou les percussions, c’est ce qui donne justement ces couleurs et cette chaleur à une musique instrumentale vivante, qui chatouille notre oreille et attire notre esprit. Une musique instrumentale colorée et chaude, d’où se dégage l’ombre du jazz comme celui du blues, sans oublier des notes hispaniques.
