Reverend Freakchild : Supramundane Blues / Psychedelic Trip Hop Mass
Treated And Released Records ‐ Références catalogue : TNR-013
Voilà un personnage surréaliste, hippie, psychédélique et complètement allumé (« Citizen of the Universe Music 2021 ») qui porte bien son nom (d’emprunt sans doute). Chanteur, guitariste, harmoniciste et compositeur, il est le guru de légions de fans dont les plus anciens étaient suiveurs de Grateful Dead et de Jefferson Airplane (dont Freakchild se réclame). Il est à fond dans la musique et dans le prosélytisme religieux et déclare : « Music is my religion ». Son parcours est bien garni et éclectique depuis plus de 20 ans. L’état du monde et la crise actuelle lui ont inspiré 4 des 13 gospels présentés ici… Les 9 reprises sont dans la même perspective. Le révérend est accompagné entre autres par les guitaristes Kevin Griffin (son prof de méditation) et Mark Karan, le claviériste Steve Sirockin, Malcolm « The Minister of Bass » Oliver et le batteur Chris Parker… Mais il est seul, en acoustique et à la slide dans la reprise très fidèle (voix et guitare) du « Preachin’ The Blues » (Son House). Il reprend aussi avec brio 3 morceaux de ses idoles : le « See that My Grave Is Kept Clean » de Blind Lemon Jefferson, avec le concours de Drew Glackin (lap steel gt), ainsi que « It’s Gonna Be Alright ! » de Gary Davis et « Soul of a Man » de Blind Willie Johnson, où Freakchild ajoute des couplets de son crû. « Everybody Wants to Go to Heaven » (Don Nix-Albert King) est développé comme une belle ballade folk et il en va de même du « Jesus Just Left Chicago » (Bill Gibbons). Mark Caran officie à la guitare dans le « Good Shepherd » arrangé par Jorma Kaukonen et le Reverend Shawn Amos se trouve en guest (hca) sur un entraînant « Keep on Praying ». Dans la même veine, il y a aussi « Personal Jesus » (Gore). Il ne faut pas oublier les 4 compos de Freakchild, dont l’excellent et bien enlevé « Crying Holy », son arrangement d’un classique du gospel, « Working on the Building » et une conclusion à rallonge, « Seven Billion Light Years », qui affiche 16 minutes au compteur (ça va dans tous les sens en alternant musique, prières, monologues et dialogues, sans corrélations évidentes. C’est un peu tout et n’importe quoi, mais la partie terminale est quand même en musique). Quant au bonus disc « The Healing Psychedelic Trip Hop Mass (with Poetry Commentary by Her Majesty Reverend Galaxy) », il se déroule en 5 phases : Kyrie , Gloria, Credo, Sanctus et Angus Dei (sic). C’est donc bien une messe et, à l’écoute, on participe à un délire onirique de dimension cosmique.