Rick Estrin & The Nightcats, Contemporary
Rick Estrin & The Nightcats,
Contemporary
Estrin-le-chanteur, c’est la gouaille d’un titi de Paris, l’ironie, l’humour souvent incisif, ravageur et hilarant, un entrain saccadé aussi… c’est sa marque de fabrique et cela plait à ses fans… cela peut en énerver d’autres (pas le contenu mais le sautillement vocal). Quant à Estrin l’harmoniciste, c’est un virtuose incontestable et, à juste titre, son succès ne s’est jamais démenti tout au long d’une carrière de près de 50 ans. Il est entouré ici d’une équipe de premier ordre avec le guitariste Kid Andersen (qui s’en donne à cœur joie avec d’autres instruments, basse, moog, synthés, drum machine), Lorenzo Farrell un virtuose unique et percutant à l’orgue et au piano, Derrick D’Mar Martin (batterie, percussions) sans oublier des guests comme Jim Pugh (organ) sur l’instrumental swinguant House Of Grease (composé par Andersen), Quantae Johnson (basse) et divers chanteurs et chanteuses en background. Estrin a composé 7 des 12 faces (dont 2 en collaboration) et Lorenzo Farrell est l’auteur d’un autre instrumental, le roboratif Cupcakin’ avec un Kid Andersen en grande forme, comme Estrin et Farrell lui-même. Parmi les thèmes abordés, on pointera l’éternelle bataille des sexes avec Resentment File en mode conversation entre tous et un bien chaloupé She Nuts Up, mais il y a aussi les vaines tentatives de certains musiciens pour gagner les grâces des audiences plus jeunes avec le titre éponyme et encore l’inéluctabilité de la mort, le tout avec sérieux mais non sans humour avec l’angoissant I’m running et avec la sage acceptation de cet inéluctabilité The Main Event. L’album se termine en beauté avec Bo Dee’s Bouce, un troisième instrumental bien enlevé.
Robert Sacre