Robin McKelle : Impressions Of Ella
Retour aux sources pour la chanteuse américaine Robin McKelle. Plus de quinze ans après son premier album « très jazz », et avant qu’elle ne dévie vers la soul, le r&b ou la pop, la revoici prête à affronter les grands standards immortalisés par l’unique et incomparable Ella Fitzgerald. Cette fois-ci, c’est en version dépouillée de tout artifice qu’elle s’attaque à ces monuments qui ont toujours accompagné, de près ou de loin, son parcours. Et elle fait bien car, la maturité aidant, elle se les accapare totalement. Loin de l’imitation, Robin McKelle y met toute sa personnalité. Pour l’occasion, elle s’est entourée d’un « simple trio », mais quel trio : on retrouve Kenny Baron au piano – merveilleux et délicat dans l’accompagnement mais aussi dans ses solis (sur « Do Nothing Till You Ear from Me » ou « Soon » par exemples) -, Kenny Washington à la batterie et Peter Washington à la contrebasse. Autant dire que la cohésion et l’équilibre sont parfaits. Dès les premières notes, on plonge dans l’ambiance de clubs de jazz traditionnels et la voix de la chanteuse rayonne. On connaît l’énergie de Robin ! Cependant, ici, elle arrive à la canaliser parfaitement pour reprendre « Lush Life », « April in Paris » et autres ballades avec émotion et justesse. Et quand ça swingue, elle répond présent et n’hésite pas à parsemer « How High the Moon », entre autres, de quelques scats qui ont le bon goût de ne pas tomber dans la démonstration. Robin McKelle calme même le jeu sur le délicieux « I Won’t Dance » qu’elle interprète, malicieusement, avec Kurt Elling. Avec du swing, de l’élégance et du raffinement, qui ne tombe pas dans la mièvrerie, « Impressions Of Ella » est le disque d’une véritable chanteuse de jazz. Et l’on ne peut que se réjouir de ce retour au bercail très réussi.