
Rolando René : Pra’
Rolando René : soit la contraction de Jean René et Tommaso Rolando. Le premier ne nous est guère connu. Violoniste altiste, il a collaboré avec le Montreal-Toronto Art Orchestra et avec d’autres ensembles de musiques nouvelles évoluant principalement au sein de la scène canadienne. Quant au second, Tommaso Rolando, nous vous l’avions présenté à l’occasion de la parution de son album « Sessione Pre Angiou » réalisé avec le guitariste Andy Moor il y a trois ans. Ce contrebassiste italien avait alors privilégié un enregistrement sur le vif, capté dans une grange de Ligurie où l’on percevait les remous de l’assistance conviée à un repas campagnard. Cet album s’inscrit également dans une démarche naturaliste. Il a été enregistré par Rolando dans un hangar sur les collines de Genova Pra’, un quartier de Gênes renommé pour la culture de son basilic. Sur un peu plus d’une demi-heure, il nous est donné à entendre un dialogue de cordes. Celles graves et rondes de la contrebasse et celles plus tranchantes, parfois aigres, parfois affilées, de l’alto. Huit compositions qui sont pour moitié titrées en français et, pour l’autre, en italien. C’est sans doute « Sol Matta » en clôture de disque qui apparaît comme la plus aboutie, peut-être ; car elle s’avère la plus longue et qu’elle prend le temps de se développer, comme pour mieux se déposer dans nos oreilles.