
SJ Hoffman : Redeeming Grace
A l’approche de la cinquantaine, le guitariste et singer songwriter belge Steven Borgerhoff, alias SJ Hoffman, publie son quatrième album et opte pour quelques changements de direction musicale. Et pour un titre général étrange à la connotation religieuse « Grâce rédemptrice » pour marquer ces changements. Qu’il matérialise par le fait d’être essentiellement accompagné par des musiciens de jazz issus du nord de notre pays. Six musiciens qui le secondent aux synthés, basse, percussions, piano, batterie, cordes et cuivres en plus d’Annelies Tanghe aux backing vocals. Pour info, cette chanteuse louvaniste a publié deux albums sous le nom d’IZA. Steven assure le lead vocal et la guitare mais pour cet album il a laissé beaucoup d’espaces au pianiste David Thomaere. Ce dernier vient du milieu jazz et a dirigé son propre trio avec Antoine Pierre à la batterie et Félix Zurstrassen à la contrebasse. Inspiré, selon son auteur, par le folk pour son côté délicat et par Jackson Browne, cet album, introduit par un piano jazzy, se diversifie entre des compositions ancrées dans le jazz et un peu de soul et des chansons atmosphériques, intimistes. Que nous retrouvons au sein d’une convaincante pop rock symphonique et mélodique, dans la veine de Mooneye par exemple, et déjà éditée en singles avec « Wrong » (et une voix de jeune Lou Reed !) et le tout aussi captivant « Little Love ». Mais beaucoup de titres accrochent dès leur première écoute. Je pense notamment à « Glad We’ve Almost Made It » qui est absolument splendide grâce à cette fusion entre piano, cordes et voix ou à « Hold Your Heart (Once Again) ». J’ai, à plusieurs reprises, pensé à l’univers de Nick Cave. En alternance à ces chansons denses et immédiates, il en est d’autres qui incluent des passages carrément jazzy sur lesquels le piano et les cuivres sont mis à l’avant. Ecoutez l’intéressante finale « Same Old Storm » qui ira jusqu’au free jazz, mais laissez l’aiguille continuer son œuvre (j’avais oublié de spécifier que nous sommes en présence d’un vinyle) pour découvrir le délicat « Straight Out Of Time ». Steven chante, parle, joue de la guitare acoustique, compose de magnifiques chansons avec des associations grandioses de piano, cordes, et chœurs et ici son travail est magnifié par d’efficaces musiciens. Un LP remarquable du début à la fin