Skylar Rogers : Firebreather

Skylar Rogers : Firebreather

Autoproduction / CD Baby

Les esprits chagrins prédisent la fin prochaine du CD et autres supports physiques. Pourtant, à mon niveau, je constate qu’il n’y a aucun fléchissement dans la production de Cds et de vinyles. En outre, c’est la voie choisie par une quantité considérable de nouveaux talents. Miss Rogers en fait partie… Elle est de Chicago et depuis 2 ans, avec son groupe les Blue Diamonds (Stephen J.Hill et Marty Gibson gtrs, Jerry Ewing bs, Bradley Arl dms, Pete Zimmer keyboards) elle crée ce qu’elle appelle elle-même du « Soul Rockin’ Blues ». D’emblée, elle fait étalage d’un caractère entier et obstiné, avec un « Hard Headed Woman » à fleur de peau avec, en contrepoint, la guitare mordante de Stephen J. Hill. L’album a été enregistré dans un studio de la banlieue de Saint Louis et Rogers adore Memphis, comme elle le clame dans « Back To Memphis », une ville où elle peut se ressourcer. C’est Pete Zimmer qui se défonce à l’orgue dans « Work ». Quant à « Failure », un slow blues, il porte la marque des idoles de Rogers comme Etta James et Koko Taylor dans leur période Chess. Le titre éponyme exprime la rage de la femme bafouée (autobiographique ? On n’en sait rien). Il y a des influences gospel dans un cadencé « Movin’ On » co-écrit avec le batteur Bradley Arl qui récidive avec un martial « Drowning » marqué par la partie de piano de Zimmer et des guitares obsédantes. « Thankful » est aussi un slow blues, avec Zimmer au Hammond B3. L’album se conclut avec un envoûtant « Insecurities » sur le thème « Persévérance et détermination te permettront d’arriver à tes fins », soutenu par une superbe mélodie. Un titre qui, pour moi (c’est subjectif), est la meilleure face du disque.

Robert Sacre