Sol Sol : Almost All Things Considered
D’emblée, c’est la pochette, avec sa photo du quartet filtrée à l’ancienne, qui frappe les esprits. Ça sent l’appât, il y a quelque chose qui vous attire dans ce cliché. Cette pochette nous titille les sens, on veut en connaître davantage et découvrir ce qu’elle cache musicalement… Et clairement, on peut s’attendre à tout, à n’importe quoi ou à une excellente surprise… Le suspens, vous le voyez, se trouve à son apogée ! Dès le premier morceau « Elena », qui s’étend sur plus de onze minutes, Sol Sol vous expédie dans son univers psyché-free… Les deux « leaders » / compositeurs du quartet s’en donnent à cœur joie, dans un dialogue de sourds digne d’une dispute conjugale. Le saxophone zornien hurle son désespoir (magnifique Elin Forkelid !) tandis que la guitare de David Stackenäs profite de chaque ouverture disponible pour contre-attaquer lourdement. Quant à la rythmique, elle trace son chemin sans pitié… Et tant pis pour les retardataires ! Bref, on ne regrette pas d’avoir inséré la rondelle dans le mange-disques. C’était osé, mais le pari est plutôt gagnant. On ne va pas se mentir, la suite ne se situera pas toujours à ce haut niveau. Certains titres (il y en a six en tout pour quarante-quatre minutes d’écoute) joueront le rôle de l’interlude. N’empêche, à plus d’une occasion encore, cet « Almost All Things Considered » nous offrira de grands et beaux moments de liberté, comme sur sa plage titulaire incandescente.
From Sweden with love, voici un quartet qui a su susciter notre curiosité et notre intérêt avec un album qui se situe aux antipodes de la majorité des productions actuelles.
