Söndörgö : Gyezz

Söndörgö : Gyezz

Ground Up Music / L’Autre Distribution

Söndörgö est un jeune quintet qui nous vient de Hongrie et qui a la particularité d’avoir quatre membres de la même famille (Eredics) en son sein. Une famille dans laquelle on joue de la musique depuis des décennies et qui a initié les musiciens qui forment le groupe actuel. Cet album a été enregistré en moins de 24 heures à Budapest et a vu l’illustre saxophoniste américain Chris Potter se joindre à la formation sur quatre des huit titres du CD et, de par ses interventions, il y a imposé une dimension jazz assez spécifique à leurs compositions. Son instrument, il l’a rajouté à la longue liste de ceux utilisés par Söndörgö. A savoir : contrebasse, tapan, divers tambouras, derbouka, violoncelle, trompette, clarinette, saxophone alto, accordéon, kaval, hulusi, frula et tambourins ! A cette lecture, vous aurez compris que nous partons ici pour un voyage particulier entre musique folklorique slave et jazz. Avec, parfois, une petite touche d’énergie assez rock. Majoritairement, le groupe invite à la danse des Balkans, à la joie, parfois sous la forme d’étranges sonorités klezmer quelque peu détournées, soit sous la forme d’une petite fanfare (le superbe « wRap ») qui se décline sous l’étendard d’une frénésie klezmer qui croiserait un mélange d’afro-celtique-flamenco. Sous une musique folklorique à la base assez typée, le groupe ose bouleverser les traditions en introduisant de nombreuses influences mondiales. Chaque instrument possède son instant de gloire, de mise en évidence au fil des plages et il m’est difficile d’en saluer un en particulier pourtant j’avoue que les interventions de l’accordéon et de la clarinette m’ont bien subjugué. L’énergie et la virtuosité sont au programme, mais le groupe sait aussi se diversifier en proposant des instants plus mélodiques, plus doux. Ils seront en tournée en France au printemps 2025, espérons un petit concert chez nous. On a vraiment envie de les écouter, de danser et de les regarder se mouvoir dans leur vingtaine d’instruments.

Claudy Jalet