Stacey Kent : Complément d’enquête
Rencontrée à La Louvière dans le cadre du Festival jazz au féminin, Stacey Kent poursuit – avec un autre chroniqueur – une conversation entamée quelques mois plus tôt… Toujours avec la même gentillesse.
«J’avais surtout besoin de textes et d’histoires à raconter et d’emmener le public dans mon univers personnel.»
Qu’y a-t-il de changé chez Stacey Kent en 20 ans de carrière ?
Stacey Kent : Beaucoup de choses car j’ai forcément mûri, même si ma personnalité est restée identique. Mais, avec les années, je suis devenue adulte et j’ai trouvé le chemin qui me convenait le mieux. En 2007, Jim (Tomlinson, son mari – NDLR), et moi avons rencontré l’écrivain Kazuo Ishiguro et ce fut le point de départ de cette métamorphose. Au départ, nous n’avions aucun projet, ni planning car seule l’amitié nous réunissait. Pourtant lors d’un repas, j’ai exprimé que quelque chose me « grattait » dans mon répertoire et que mes besoins n’étaient pas totalement satisfaits. En effet, les chansons du Songbook américain étaient merveilleuses et racontaient des histoires qui me conviennent très bien car elles sont tendres, mélancoliques et j’ai un tropisme évident vers ce type de morceaux. Mais même si ce style et ce rythme me correspondent très bien, j’avais l’impression d’y être coincée. Bien sûr, la mélodie est primordiale mais j’avais surtout besoin de textes et d’histoires à raconter et d’emmener le public dans mon univers personnel. Mes amis me connaissent très bien et ont donc décidé de m’écrire des chansons : Kazuo au texte et Jim à la mélodie. Ils ont donc composé des chansons – faites sur mesure – spécialement pour moi et qui me permettaient enfin d’exprimer toute ma sensibilité. C’est ainsi que sont nés les albums « Breakfast on the Morning Tram » et « The Ice Hotel ». Ce fut le début d’une métamorphose radicale de ma vision musicale. Toutes ces chansons sont des voyages totalement différents de mon répertoire précédent et même si le public ne s’en rend peut-être pas compte, ce fut le début de ma liberté. J’étais enfin libre et je pouvais enfin « entrer » dans une chanson. Car chanter est quelque chose de très visuel et qui nous emmène dans une histoire durant quelques minutes. Je voulais être comme dans un roman, sans devoir me censurer. Partir d’un personnage, d’un lieu ou d’un moment et pouvoir me retrouver trente ans plus tard ou autre part. Avec des sentiments, avec de l’espoir. Les compositions de Jim et les mots de Kazuo sont merveilleusement visuels et cinématiques. Cette liberté m’a donné confiance en moi et m’a donné l’envie de continuer dans cette voie. Voilà peut-être la différence entre la Stacey de trente ans et celle d’aujourd’hui.
«Je comprends très bien que l’on ait besoin de nous situer dans différentes classes mais pour moi, cela n’a aucune importance.»
Avez-vous pour autant délaissé le jazz classique et swinguant qui vous a fait connaitre ?
S.K. : Mon répertoire est forcément différent car je n’avais jamais interprété de morceaux composés pour moi, presque sur mesure. Mais aujourd’hui, je mélange dans mon programme les chansons classiques du répertoire américain que j’adore. Je dirais même que je les redécouvre depuis que je les alterne avec mon répertoire « personnel ». Ma playlist se veut donc forcément plus variée et je l’aime encore plus pour cette raison. Car je serais frustrée si je n’interprétais que ce jazz « classique » à l’heure actuelle.
A l’écoute de ce répertoire, vous sentez-vous encore une chanteuse « jazz » ?
S.K. : Je n’avais aucun plan de carrière en débutant dans le métier. Et même si je suis réceptive au swing, le plus important pour moi a toujours été la notion de partage. Je suis douée pour faire partager mon univers car j’ai toujours eu confiance en moi dans mes décisions personnelles et dans le choix de ma propre voie. J’ai régulièrement essayé de rester insensible aux regards des autres qui auraient pu diriger ou influencer ma carrière. Le plus important pour moi est de communiquer et je le ferai d’autant mieux si ce que j’interprète est beau, que cela me plait et me passionne. Je suis douée pour ce partage et le public y est sensible. Mais je dois croire en chaque chose pour pouvoir le réaliser. J’ai commencé par le jazz et cela aurait pu être d’un style complètement différent. La musique est la musique et je ne pense jamais à la placer dans une catégorie bien définie. Je comprends très bien que le monde ait besoin de nous situer dans différentes classes mais pour moi, cela n’a aucune importance. Je suis et je reste une chanteuse et j’interprète surtout la musique que j’aime : Crosby, Stills Nash and Young, les Beatles, Barbara, Jobim, … Je me sens musicienne et c’est la musique de mon époque. Une bonne chanson fait et fera toujours sa vie au travers les époques. Et peu importe que son style soit brésilien, jazz, ou soul. Si c’est bon, elle fera sa vie. Ces chansons sont sincères et le resteront au travers du temps. Je rencontre des artistes de différents styles : classique, symphonique, jazz, opéra… On discute ensemble, et nous allons voir nos spectacles. Nous nous respectons car nous partageons le même univers, même si nos répertoires sont totalement différents. Le respect est total car c’est toujours de la Musique. Aujourd’hui, il m’est facile de traverser ces chansons qui me touchent et de les transmettre aux gens qui m’accompagnent. Mon public est devenu fidèle et il sait ce qu’il désire entendre. En France, on résume tout cela par un mot : la chanson ! Je suis devenue une chanteuse de chansons. Actuellement, je me suis éloignée du jazz même si ce tempo nous convient spontanément à Jim et à moi. Mais ce sont surtout ces nouvelles chansons qui m’accompagnent et même si elles proviennent d’autres univers musicaux : le plus important pour moi est de raconter des histoires.
Jouez-vous d’un instrument ?
S.K. : Je ne joue pas très bien de la guitare car j’ai appris assez tard. Enfant, j’ai joué du piano classique. J’ai donc appris l’harmonie afin de comprendre comment se construit la musique. Je peux fonctionner avec le groupe et n’ai pas de problème pour maintenir le rythme. Un de mes professeurs de musique disait que dans certains groupes de jazz connus et réputés pour leur succès et leur tempo, il était fort probable que tous les musiciens n’aient pas forcément un niveau exceptionnel. Mais que ce n’était pas pour autant qu’ils n’assumaient pas leur job. Et le groupe fonctionnait pourtant bien !
«J’ai beaucoup de chance dans ma vie et je suis la première à m’en rendre compte.»
Vous semblez toujours aussi sereine dans la vie et sur la scène. Stacey est-elle la femme idéale dont tout homme rêve en secret ?
S.K. : Je ne suis pas toujours de bonne humeur mais je comprends bien les choses et je sais comment vivre en évitant au maximum les luttes inutiles. Je suis adulte. Mais cela n’empêche pas que Jim et moi pouvons être de mauvaise humeur pour un tas de raisons (les horaires, les avions et leurs retards, le décalage, la fatigue en général…). Mais on essaye de trouver une porte de sortie, à commencer par celle du rire. Le parcours de la vie m’a procuré cette clé avec le temps. Je viens d’une famille qui connaissait certains problèmes et certains membres n’ont pas forcément trouvé cette porte de sortie et ont décidé de rester dans leurs tracas. Pour moi, tout est clair car j’ai beaucoup de chance dans ma vie et je suis la première à m’en rendre compte. J’ai connu des tristesses dans mon existence et ai toujours essayé de les employer pour me fortifier. Mais certaines douleurs sont hors de mon contrôle et je ne peux rien y faire pour les modifier. Vous me décrivez comme une personnalité sereine car je sais respirer. Et face aux tracas, si cela ne fonctionne pas, Jim et moi allons en forêt, pour y rencontrer « Dame Nature » qui va nous procurer à nouveau force et dynamisme.
Etes-vous sportive ?
S.K. : Je skie et marche dans la montagne. Être à l’extérieur et respirer est un conseil que je donne à tout le monde.
«Je suis en quelque sorte sur la Planète pour cela : pour chanter.»
Vous chantez régulièrement en Europe. Pourriez-vous y vivre ?
S.K. : Cela ne nous déplairait pas. Nous voyageons énormément et nous pourrions être des témoins du monde entier car nous visitons de nombreux endroits. Dans une certaine mesure bien sûr, car nous y restons parfois très peu de temps et nous ne partageons pas forcément la vie quotidienne des habitants. Nous aimons l’Europe car les gens semblent mieux vivre ici. Les Américains vivent dans un pays encore jeune et se trompent souvent dans leur comportement. Ils auraient beaucoup à apprendre des Européens. Lors de nos tournées en Europe, nous rencontrons des gens qui savent vivre en étant plus sereins et sensibles à « Dame Nature ». La Planète ne nous appartient pas, elle était présente avant nous et le restera bien après nous. Nous n’en sommes que les locataires et c’est déjà un privilège de pouvoir y vivre. Les habitants des pays qui ont un passé et une Histoire semblent témoigner de plus de maturité au niveau de l’écologie. Tout semble parfois plus compliqué aux Etats-Unis et ce, indépendamment du récent climat politique assez tendu et clivant. Certains Américains semblent avoir subi un « brainwashing », littéralement un lavage du cerveau en croyant des infos qui sont fausses, et qui – à force de les entendre – sont réputées véridiques. Ce « brainwashing » est une véritable maladie. Pourtant, je veux continuer à y vivre car j’aime mon pays. On y trouve des gens et des choses formidables. Mais la situation m’attriste parfois. Mais heureusement, je suis et reste musicienne et j’espère tous les jours continuer à m’épanouir.
Vivez-vous la vie que vous souhaitiez lorsque vous étiez enfant ?
S.K. : C’est étonnant, mais enfant, je m’imaginais vivre en Europe lorsque je serais devenue adulte. Mais je n’avais aucun projet précis pour ma vie future et même si j’y suis régulièrement, je n’y vis pas.
Quelle est votre définition du « bonheur » ?
S.K. : C’est déjà un privilège inestimable si on a la chance de vivre ! Et vieillir est aussi une chance car certains sont disparus sans avoir vécu aussi longtemps. Le bonheur c’est respirer, admirer les oiseaux, apprécier les rayons de la lumière, rire et vivre de l’amour, profiter du calme. En effet, même si je ne suis pas quelqu’un de calme, je peux l’apprécier et l’aimer.
Connaissez-vous le trac avant d’entrer en scène ?
S.K. : Parfois, nous pouvons être plus nerveux mais en réalité, c’est toujours dû à des détails liés au voyage ou à la présence d’un spectateur qui perturbe le concert. Mais cela reste rare et nous essayons de gérer tout cela. Souvent, tout disparait lorsque nous montons sur la scène et que la musique nous emmène ailleurs. J’ai la chance d’être musicienne et de ne pas être en compétition de tennis par exemple, où on est forcément opposé à quelqu’un. Cela me convient très bien de ne pas l’être car je n’ai pas l’esprit de compétition. Enfant, j’étais une bonne joueuse de tennis et je gagnais souvent car j’étais douée physiquement. Mais je n’avais pas la mentalité de gagneuse nécessaire à la compétition. J’avais 13 ans et mon père souhaitait que je joue beaucoup au tennis et que je devienne une championne. Mais je n’aimais pas cette atmosphère. Et cela revient à répondre à votre première question sur ce que j’ai changé avec les années. Lorsque j’ai découvert la scène et la musique, il n’y avait plus cette compétitivité, mais des êtres humains qui souhaitent rencontrer une artiste et écouter des chansons qu’ils apprécient. Il y a beaucoup de moi dans un concert mais il y a surtout la musique et l’atmosphère harmonieuse régnant entre nous et qui domine le spectacle. C’est pourquoi je n’ai pas beaucoup le trac car la musique m’emmène ailleurs avec mes musiciens. J’apprécie d’être avec des gens car je suis sociable. J’aime être sur scène. Même si je ne vois pas le public et que nous ne connaissons pas ni l’un ni l’autre. Mais je sens qu’on va partager l’humanité et la condition humaine et que nous allons nous comprendre malgré nos origines, générations et modes de vie différents. Dans le spectacle, le public et moi avons une chose en commun qui est la musique et le plaisir de l’harmonie. J’aime emmener le public ailleurs et c’est souvent son souhait. Je sais comment m’y prendre pour cela au travers des chansons que j’ai choisies pour eux. C’est aussi cela ma vision du bonheur.
Avez-vous parfois l’envie d’être chez vous au coin du feu et de ne pas chanter sur scène certains soirs ?
S.K. : Je peux ressentir cela en effet mais ma discipline me permet de ne pas me laisser aller à ce sentiment car c’est dangereux. Mais nous pouvons évidemment être aussi fatigués, nos tournées sont longues. Nous pouvons ressentir cela mais nous avons le rythme d’être sur scène, sur la route et de ne pas trop envisager la fin de la tournée comme une libération. Nous avons, Jim et moi, la chance d’avoir cette même mentalité, d’être dans le présent et d’éviter ces « pensées parasites ». Et même si j’ai parfois des inquiétudes, je suis bien en phase avec le présent et avec ce travail qui doit être fait. Nous aurons bien le temps de nous reposer le temps venu de la fin de la tournée. Sans stress, hôtels et avions.
«Cette tournée est éreintante car nous jouons sur une année tous les concerts reportés en raison de l’épidémie du Covid.»
Une star internationale comme vous voyage-t-elle uniquement en première classe et uniquement dans des palaces ?
S.K. : Non, cette vision ne correspond pas réellement à notre vie. Mais comme nous voyageons énormément en avion et souvent pour de longues distances, prendre du repos dans les meilleures conditions n’est pas un luxe. Quant aux hôtels, certains sont plus beaux et confortables que d’autres mais cela n’est pas un problème pour moi car je n’ai pas besoin de luxe. Tout dépend forcément de l’endroit où le concert a lieu. Je ne pense pas avoir de caprices de diva car si vous avez ce type d’exigences, vous n’en serez que plus déçu si vous ne les obtenez pas. Je n’ai pas un vide existentiel à combler. Tant mieux si tout est beau mais tant pis si cela l’est moins. Pour moi, le plus important est de chanter car j’ai toujours envie de le faire où que je sois, chaque jour et même chez moi si je n’ai pas de concert. Je suis en quelque sorte sur la Planète pour cela : pour chanter.
Est-il plus difficile de voyager aujourd’hui ?
S.K. : Paradoxalement oui ! Et ce depuis que le Covid est passé par là. Partout, il manque du personnel et de nombreux avions sont retardés ou supprimés en dernière minute. Parfois, la fatigue peut nous gagner car nos horaires et nos rapports avec le temps changent sans cesse. Et croyez-moi, ce ne sont pas des exigences de diva. Aujourd’hui, dans une tournée, le plus difficile n’est pas de chanter mais de réagir à tous ces événements que nous devons accepter et que nous ne contrôlons pas.
Avez-vous le temps de visiter les villes où vous vous produisez ?
S.K. : Malheureusement peu. Parfois, on sait le faire, mais on évite au maximum les trajets en voiture car nous circulons déjà énormément. Cette tournée est éreintante car nous jouons sur une année tous les concerts reportés en raison de l’épidémie du Covid. C’est un rythme haletant et nous éviterons ce genre de marathon dorénavant.
Comment s’est passé votre confinement chez vous durant la phase du Covid ?
S.K. : De deux manières, car nous avons été malades du Covid dès le début de l’épidémie. Ensuite nous étions sensibles et attentifs à l’évolution de la pandémie au travers des chiffres reçus dans les médias. Même si nous étions rétablis, ce fut assez stressant. D’un autre côté, ce fut merveilleux car c’était tellement rare de séjourner chez nous durant une aussi longue période. Pas d’hôtel ! Pas d’avion ! On a adoré ne pas devoir voyager, même si on savait que cela se terminerait inévitablement car pas de voyage signifie pas de concert. Bizarrement, je n’aime pas tellement voyager car les impondérables et les bagages chaque jour ne sont pas toujours simples à assumer. N’oublions pas que nous ne sommes pas en vacances. Et ce malgré l’équipe qui nous aide dans la logistique quotidienne. Mais la Musique reste magnifique. Créer, chanter, emmener le public ailleurs, transmettre ce bonheur d’être sur scène compense largement les « désagréments » de la vie d’une voyageuse. Les gens sont magnifiques et nous donnent du plaisir à chaque rencontre.
«Il n’y a pas de public de première ou de deuxième classe suivant qu’on joue dans une grande ville ou pas.»
Y a-t-il une différence entre un concert dans une ville internationale comme Paris ou New York ou celle d’une ville de province comme La Louvière ?
S.K. : A la fois oui et non. Oui car certaines salles sont plus prestigieuses que d’autres par leur cadre ou leur histoire. Mais nous ne sommes en rien blasés ni dédaigneux si certaines le sont moins. De toutes manières, toutes les différences s’estompent d’elles-mêmes dès la première note. Et le plaisir de chanter reste identique aussi dès la première mesure. Enfin, il n’y a pas de public de première ou de deuxième classe suivant qu’on joue dans une grande ville ou pas. « Dans la vie, tout est question d’être tombé ou pas de l’Arbre ». Le Président Trump est devenu ce qu’il est aussi parce qu’il a de l’argent et qu’il a eu la chance d’avoir un père fortuné avant lui. Mais une autre personne – pourtant peut-être plus intelligente et plus sensible aux autres que Trump – n’a peut-être pas eu la chance de fréquenter l’Université car venant d’un milieu moins aisé. C’est pourquoi, malgré toutes les différences inhérentes aux origines, au travail ou à la chance, nous nous produisons de manière identique, que nous soyons dans une grande ville ou pas. Emmener le public ailleurs reste un crédo et un plaisir qui dépasse largement ces frontières. Nous sommes tous égaux et le fait d’avoir des privilèges et de l’acquis relève parfois plus de « l’Arbre » qu’autre chose.
Pensiez-vous déjà ainsi lorsque vous étiez jeune ?
S.K. : A vingt ans, mes parents me voyaient comme une idéaliste et me disaient que je changerais avec le temps. Pourtant malgré nos divergences d’opinion, je pense que j’étais déjà quelqu’un d’ouverte sur le monde. Et bien sûr, cette sensibilité s’est accrue grâce à tous les gens que j’ai rencontrés dans mes voyages et qui m’ont permis, par leur différence, de garder un regard curieux sur le reste du monde. Et pour répondre à une de vos précédentes questions, c’est ce qui manque peut-être aux Américains qui ont connu ce lavage de cerveau : dépasser leurs frontières pour voyager et aller à la rencontre d’un monde parfois bien différent, sortir de chez eux pour enfin voir de leurs propres yeux ce qui est vrai ou pas. Même si évidemment, je suis bien consciente que tout le monde n’a pas forcément cette chance. Toujours l’Arbre ! En Belgique, et vous me le confirmez en me décrivant l’ouverture d’Esprit de votre région de La Louvière, les gens ont l’habitude de la rencontre avec l’autre, avec l’Etranger et ses différences. Chez nous, aux Etats-Unis, nous sommes souvent élevés dans la peur de l’autre et de la différence !