Stefania Tallini & Gabriel Grossi : Brasita

Stefania Tallini & Gabriel Grossi : Brasita

Alfa Music / Xango Music Distribution

Brasita est la contraction de Brésil et d’Italie. Et c’est bien de cela qu’il s’agit : la réunion entre Stefania Tallini, pianiste italienne active aussi bien dans le jazz que dans la musique classique ou… brésilienne, et Gabriel Grossi, harmoniciste brésilien considéré par Toots Thielemans comme étant un maître de l’instrument. Soit deux musiciens ayant déjà un long parcours dans leur pays respectif, avec de nombreux enregistrements personnels et collaborations avec des musiciens importants. Donc un peu de Brésil et un peu d’Italie, répartis équitablement, soit deux compositions pour Tallini, deux pour Grossi, deux communes et 4 relectures très réussies : le poignant « O mio bambino caro » de Giacomo Puccini, « Nuovo Cinema Paradiso » d’Ennio Morricone, « Festa no settao » d’Heitor Villa Lobos et enfin un grand « Otha Maria » de Chico Buarque et Carlos Jobim. On est émerveillé par le choix du répertoire, par la volonté de mettre en valeur la mélodie et par la qualité de l’interprétation. Tallini est à l’aise dans tous les styles, même si l’on ressent souvent le côté académique de son jeu. Quant à Grossi, son jeu à l’harmonica est époustouflant et il apporte une couleur particulière (il remplace très originalement une trompette ou un saxophone) et chaude. Et que dire de la participation du violoncelliste brésilien Jacques Morelenbaum, invité sur quatre titres ? Chacune de ses interventions apporte une touche majestueuse. Ce grand musicien a joué avec tous les grands au Brésil, de Jobim à Gil, de Gismonti à Buarque, et fut pendant une quinzaine d’années le directeur musical de Caetano Veloso. Il a également collaboré avec Ryuichi Sakamoto et a participé, ces dernières années, à de nombreux enregistrements et concerts avec Paolo Fresu. Pour les amateurs de Brésil (beaucoup), d’Italie (un rien moins) et de beauté.

Sergio Liberati