Stéphane Mercier Belgian Jazz All Stars : Mixology Live
En 2013, le saxophoniste Stéphane Mercier avait sorti l’album « Duology » qui regroupait une collection de duos enregistrés en studio avec différents artistes de jazz belge. L’infinie variété de la musique et le plaisir multiple qu’elle procurait avaient suscité un beau succès pour ce projet original (par ailleurs mis en sélection du mois dans le magazine DragonJazz à l’époque de sa parution). Quatre années plus tard, à l’occasion d’une carte blanche pour le Tournai Jazz Festival, Stéphane revint à une idée similaire en proposant huit morceaux interprétés « live », avec la plupart de ses anciens complices impliqués sur « Duology ». La différence toutefois réside ici dans le fait que le programme n’est plus constitué de tandems mais résulte plutôt d’une évolution qui, en partant d’un duo sax-piano, a conduit le leader à jouer avec des formations de plus en plus élargies, jusqu’à constituer un grand orchestre réunissant tous les participants dans une glorieuse célébration finale.
Le voyage commence ainsi par « Nat Queen Cool », une composition mélodique et raffinée du pianiste Charles Loos, interprétée par le duo Mercier/Loos. Ce dernier est rejoint par une seconde pianiste (Nathalie Loriers) pour un « Samsara » bien lyrique. Le mélange des claviers (pianos acoustique et électrique) est agréable, jamais chargé, laissant toute la place au saxophoniste pour s’exprimer et à l’émotion pour s’installer durablement. Le chanteur David Linx et le bassiste Nic Thys viennent ensuite rejoindre Nathalie et Stéphane pour interpréter le standard d’Arthur Schwartz, « Alone Together ». La même formation sans piano est étoffée par le guitariste Jeanfrançois Prins et le batteur Bruno Castellucci pour la composition « Ma Elle » du leader. Sur « Fifth Ave. », ce sont les guitaristes Paolo Loveri et Jeanfrançois Prins qui sont à l’honneur, créant un tapis d’accords et de « single notes » propices à l’envol du saxophoniste. Jeanfrançois, qui a écrit le thème, y prend un beau solo caractérisé par une sonorité bien pleine qui est sa marque de fabrique. Changement de décor à nouveau pour les titres « Serial Series » et le standard « I Get Along Without You Very Well » joués par un mini big-band (respectivement de 9 et 12 musiciens) qui permet d’entendre de nouveaux solistes avec le saxophoniste soprano Daniel Stokart, le pianiste Vincent Bruyninckx et le contrebassiste Jean-Louis Rassinfosse. Et c’est déjà la finale avec un « Don’t Butt in Line » bien funky délivré par un « Belgian All Stars » débridé incluant les saxophonistes Fabrice Alleman et Toine Thys.
Sur disque, ce récital qui va crescendo passionne déjà. Alors imaginez l’ambiance de ce spectacle hors norme sur scène. Si vous y étiez, c’est tant mieux et l’album vous en préservera le souvenir. Et si vous l’avez manqué, il ne reste plus qu’à vous ruer sur cet enregistrement, bien capté et édité sur le label GAM records, pour en avoir une bonne idée.
En collaboration
avec le magazine DragonJazz
Stéphane Mercier / Emil Viklicki Quartet en concert au Jacques Pelzer Jazz Club (Liège) le mercredi 1er février et au Music Village (Bruxelles) le 3 février.