Steppe : Steppe
Saluons l’arrivée de ce nouveau groupe belge, de la région liégeoise, au nom très convaincant. De trio, Steppe a rapidement évolué vers une formule plus imposante. C’est désormais en septet qu’il se propose à nous. Sept musiciens connus pour avoir joué ou jouant toujours au sein de formations telles que Rêve d’Éléphant, Wang Wei 4tet, Määk 5tet, Mont Echo, Harvest Group ou Bali Murphy. Des musiciens qui se partagent chants, batterie, guitares, basse, saxophone, violoncelle, violon, piano, effets, percussions électroniques et le fameux guembri pour la note exotique. Pour être complet au niveau des infos pratiques, sachez que ce premier album comprend six titres pour trente-trois minutes. Un bon timing pour présenter un univers.
Le groupe nous offre une musique qui s’inscrit dans le vaste genre électro pop apaisant, avec des poussées world, un peu d’alternatif et même quelques pointes de jazz. Mais ce qu’ils ne peuvent renier (et c’est vrai qu’ils l’assument) c’est l’influence majeure de Radiohead, y compris dans les voix. Il y a ces envolées planantes, cette voix « yorkienne », ces cordes qui se délayent… Survient parfois le saxophone de Grégoire Tirtiaux pour secouer ces moments par sa gravité. S’il n’intervenait pas sur « Everything Goes » on pourrait aussi penser à une composition de nos presqu’oubliés Venus ! Quant à « Tree » avec son côté low-fi et sa partition de guitare quelque peu déstructurée, il me fait penser à Stephen Malkmus et Pavement. Notez que comme références, tout cela me convient parfaitement ! Tout comme les magnifiques et efficaces percussions qui parcourent le très beau « Like a Bird », sorte de trip entre deux mondes et dont l’intro est un des grands moments de ce cd. L’union, le dialogue entre les instruments, proposent de belles fusions sur lesquelles des mélodies, empreintes de spleen, s’accordent. Par-dessus, de belles voix claires enchantent et les refrains sont souvent pourvus de belles accroches. Il faut juste admettre l’influence de Yorke et de son entourage et si c’est fait, on l’oublie et on admet qu’il y a de très belles choses, une entité, dans la musique de Steppe.