Steve Tintweiss and The Purple Why : MarksTown
Inky Dot Media / Jazz Promo Services
Août 1968, alors que la famine fait rage au Biafra, des musiciens organisent des benefit concerts pour récolter des fonds afin d’envoyer des vivres dans ce petit Etat sécessionniste d’Afrique. A l’église St Mark de New York c’est un véritable marathon qui prend place, avec Joan Baez, Jimi Hendrix, Richie Havens, Judy Collins, Joni Mitchell, Tim Hardin et bien d’autres. Le jeune bassiste inconnu Steve Tintweiss et son groupe The Purple Why est le seul combo jazz à figurer parmi les participants. Le timing est serré, il leur est enjoint de réduire leur set à vingt minutes. Le groupe compresse ses cinq morceaux phares en un medley ébouriffant. Trois semaines après, le septet investit le Town Hall et peut cette fois donner la pleine mesure de ses compositions. Ce disque réunit ces deux moments historiques demeurés jusqu’alors inédits. Autour de Tintweiss, qui signe également l’intégralité des compositions, figurent deux chanteuses et quatre musiciens (sax ténor, sax baryton, trompette et batterie) dont l’histoire n’a pas retenu les noms, hormis peut-être celui de Mark Whitecage récemment décédé. Si l’enregistrement a valeur d’anthologie, il pèche aussi par ses défauts, notamment le souffle important en seconde partie. Qu’à cela ne tienne, il reflète une époque en ébullition, en libération. Deux ans plus tard, Tintweiss embarquera avec Albert Ayler pour sa tournée en France mais c’est une autre histoire. Il est toujours en vie et actif aujourd’hui.