
Stochelo Rosenberg, Rocky Gresset, William Brunard : Django Celebration #01
On ne présente plus Stochelo Rosenberg, musicien manouche né aux Pays-Bas, guitariste exceptionnel et grand spécialiste de la musique de Django Reinhardt dont il a appris le phrasé et la dynamique, et dont il a enregistré les compositions à de multiples reprises pendant ces dernières décennies. C’est lui notamment qui a été choisi pour jouer la musique de Django dans le film biographique d’Étienne Comar sorti en 2017. Cette nouvelle célébration est cette fois due à l’initiative du contrebassiste français William Brunard qui joue sur l’album et en assure la direction artistique. Quant au second guitariste, il s’agit du Français Rocky Gresset qui est également un spécialiste de Django, même s’il joue aussi à l’occasion dans d’autres contextes que la musique manouche (Il a notamment collaboré avec Eric Legnini sur l’album Six Strings Under).
Huit titres sont ainsi offerts par ce trio, dont deux compositions de Django Reinhardt : « Douce Ambiance », un swing en mineur comme les affectionnait le guitariste, et Webster qui bizarrement ne fait aucunement référence au saxophoniste Ben Webster, mais est tout simplement un morceau manouche que Django avait baptisé du nom d’un enregistreur à fil qu’il venait d’acquérir. Stochelo revisite quatre de ses compositions : « Strange Eyes », le brillant « Double Jeu » qu’il a déjà enregistré antérieurement avec Romane, « Made For Isaac » composé pour son fils, et le lyrique « For Sephora » que Stochelo a écrit en hommage à sa petite sœur. Et comme tout est affaire de famille chez les Gitans, il a aussi apporté « Mozology », un morceau de son petit frère Mozes dont le swing à fleur de peau est propice à de beaux échanges de six-cordes. Enfin, le répertoire est complété par une belle version manouche du standard « Somewhere Over The Rainbow » d’Harold Arlen que Django a jadis interprété en concert.
Voici un bel hommage à la guitare acoustique, au jazz manouche, et à Django dont le 75e anniversaire tombera en 2028. D’ici là, et puisque cet album porte le numéro #01, on peut augurer d’autres rencontres similaires qui viendront compléter cette splendide célébration de l’un des plus importants pionniers de la guitare jazz.