Supergombo : Sigi Tolo
Sous une pochette que n’aurait pas renié Herbie Hancock (notamment « Sextant ») déboule un groupe d’afro-funk space. Basé en France et armé d’une batterie de percussions polyrythmiques et de chants issus de l’Afrique, Supergombo va rapidement quitter la Terre pour s’envoler vers un voyage dans la galaxie. Tout cela est bien imagé, bien gentil, bien ficelé mais le son « cheap » des claviers apporte souvent une impression désagréable de facilité, des sonorités voulues rétros mais qui ne détonnent pas vraiment. J’ai pensé que Jean-Michel Jarre allait surgir ! Tout comme Carlos avec un solo un peu trop Santana dans « Ekows ». Mais on place aussi une belle guitare surf sur « Sebetronic ». Varions les plaisirs. Les cuivres et une bonne grosse basse apportent le côté funky et soutiennent l’ensemble de l’équipage pendant qu’il évite les astéroïdes ou cherche un trou noir. Tout ceci nous vaut donc un petit cd sympa, agréable pour celui qui recherche des sonorités bien ancrées dans le passé mais, car il y a un mais…. Il y a sur ce disque, un titre absolument fabuleux. Un tout grand moment qu’on a envie de se repasser en boucle, c’est « Le rêve de Kovacks ».Cet instrumental m’évoque un « Riders from the Storm » africanisé avec des « cloches » bien placées, une lente progression hypnotique, un souffle du désert. Magnifique. Ce titre pourrait durer quinze minutes et s’étirer jusqu’à l’extase. Quel trip ce serait ! Et ils vont encore, en partie, surfer sur ce courant sur « Chandraayan » qui clôt ce disque. C’est en explorant cette voie, qu’il semble aussi bien maîtriser, que Supergombo peut devenir très intéressant et se singulariser. Pour être totalement honnête, sans ces deux morceaux je ne vous aurais pas parlé de ce cd, mais que leur beauté vous soit révélée est une nécessité pour moi !
Claudy Jalet
