
Tamala : Lumba
Second album pour ces « voyageurs » (« tamala ») qui, pour le décrire brièvement, explorent les possibilités musicales entre la fusion de la kora de Bao Sissoko, de la voix et des instruments fabriqués par le sénégalais Mola Sylla et du violoniste belge Wouter Vandenabeele (vu dans Ambrozijn). Les trois musiciens nous invitent dans une exploration entre la musique traditionnelle africaine et des racines plus européennes, plus modernes, apportées par le violon de Wouter. Il donne même un côté folk écossais au très entraînant et surprenant « Halleluja ». Mais l’universalité du projet est aussi renforcée par des voix féminines. Celle de la chanteuse estonienne Mari Kalkun et celle de la chanteuse congolaise Sylvie Nawasadio. Dernier apport, et le plus surprenant, celui de l’harmonica d’Olivier Vander Bauwede, un musicien belge renommé qui a joué avec le bluesman Guy Verlinde, mais aussi avec Absynthe Minded. Il orientera un titre tel que « Picce Me » vers le blues. Sont aussi des réussites, les vocaux mixtes qui mélangent l’estonien et le wolof, le français et le wolof sans oublier les dialectes en soussou et fula. Tous ces petits apports d’étranges instruments, de langues peu familières à nos oreilles, font de « Lumba » (« Le grand jour » en langage mandingue) un album aux multiples richesses et au dépaysement certain. Mais qui, dès le départ, possédait de bons fondements avec cette kora mélodieuse aux sonorités claires, ce chant expressif de Mola et ce violon contemporain. Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce disque … Le livret, écrit en flamand, anglais et français, nous renseigne sur les instruments utilisés sur chaque titre et il propose aussi d’intéressants petits textes explicatifs sur le contexte d’écriture et le sujet de la chanson. Le complément idéal à explorer, tout en écoutant cette musique tellement captivante, pure, qui se contente d’un essentiel acoustique auquel nous ne sommes plus trop habitués. Une franche réussite.