Tap that Jazz : Sing that Fight

Tap that Jazz : Sing that Fight

Frémeaux & Associés ‐ Références catalogue : FA 8593

Cinquième album pour Tap that Jazz (ex-Les Oignons) fondé en 2005 avec une équipe de musiciens enthousiastes et passionnés par le jazz traditionnel style New Orleans, sous la houlette de Julien Silvand (tp, leader, arr.), June Milo (chant), Dominique Mandin (sax ténor), Rémy Oswald (banjo), Raphaël Martin (sousaphone), Julien Vardon (claquettes) et, depuis peu, la Cajun « Cajoune » Girard (Washboard). Cet album veut rendre hommage aux grandes chanteuses d’opéra, de pop et de jazz victimes de discriminations sexistes et raciales – la totale quoi ! – ayant transcendé leurs frustrations en chants de combat. Et c’est une belle réussite. L’opéra en effet a titillé la verve et l’imagination du band avec un double coup de chapeau à Verdi en jazz avec des variations sur « E Strano… Follie ! », un extrait de la « Traviata » et sur « Caro Noma » tiré de « Rigoletto », avec J. Milo qui chante en Italien avec swing, boostée par le tap dance de J. Vardon et la pétulance des souffleurs qui sont encore à la tâche en délire dans un « Casta Diva Norma » de Bellini et Les « Tringles des Sistres » du « Carmen » de Bizet… Le tout dans une décontraction folle et festive : jazz et opéra, même combat ! Féminisme militant encore avec le « Respect » d’Aretha Franklin, « Une Sorcière Comme les autres » d’Anne Sylvestre, « Arnaq » de Elisapie, l’Inuit du Canada et le bluesy « A Piece of My Heart » de Janis Joplin, voire un « Sodade » repris à Cesaria Evora, sans oublier le rejet du racisme et de la ségrégation avec « Strange Fruit » de Billie Holiday et le « Mississippi Goddam » de Nina Simone. A noter, dans cette catégorie, le coup de gueule approprié de Julien Silvand : « Decolonize (Don’t Just Recognize) ».

Robert Sacre