Tchavolo Schmitt, Fanou Torracinta, William Brunard : Django Celebration #2

Tchavolo Schmitt, Fanou Torracinta, William Brunard : Django Celebration #2

Label Ouest / Sunset Record

On continue dans la joie avec ce second opus de la nouvelle collection baptisée « Django Célébration » qui revisite l’héritage musical de Django Reinhardt. Le contrebassiste William Brunard, qui assure la direction artistique de ce projet, est le lien physique entre les albums de cette série dont chaque item réunit deux solistes issus de générations différentes, offrant ainsi une perspective renouvelée et vivante du jazz manouche. On retrouve donc ici le vétéran Tchavolo Schmitt, guitariste alsacien virtuose et véritable héritier du grand Django, associé à Fanou Torracinta, originaire de Haute-Corse, qui présente toutes les qualités requises pour honorer la légende du gypsy jazz. Les deux musiciens avaient déjà joué ensemble en 2012 à l’occasion d’une tournée de Tchavolo en Corse, une première rencontre déterminante pour le jeune Fanou alors âgé de 17 ans.

Huit titres sont au répertoire, tous bien sûr des reprises de morceaux issus du vaste univers musical de Django. L’album s’ouvre sur « Confessin’ », un standard datant de 1930 qui swingue en douceur. S’ensuivent les trépidants « Daphné », une composition originale de Stéphane Grappelli, et « Stompin’ at Decca » signé Reinhardt/Grappelli, tous deux immortalisés par le Quintette du Hot Club de France à la fin des années 30. Vient ensuite la « Danse norvégienne » de Grieg dans un de ces arrangements « romantiques » dont Django avait le secret quand il s’appropriait des mélodies classiques. Le reste du disque est consacré à des chansons ou standards bien connus interprétés à la manière de Django : « What A Difference A Day Made », « What Is This Thing Called Love? » de Cole Porter, « Love Me Tender », une chanson rendue célèbre par Elvis Presley, et « I Can’t Give You Anything but Love ». Les guitaristes brillent tout du long par leur maîtrise de l’instrument, leur innovation et leur complicité. Quant à la musique, qui devrait dévoiler toute sa saveur sur scène, elle installe une ambiance rétro chaleureuse dans laquelle on se sent bien.

Pierre Dulieu