Teddy’s Brain Drain : Teddy’s Brain Drain
Avec un nom pareil nous aurions pu nous attendre à découvrir un nouveau groupe punky, rock ou psycho bien déjanté. Il n’en est rien. Quoique : le groupe ne se refuse pas quelques beaux écarts à la tendance rock ! Ce trio bruxellois, signé sur un label italien, est formé du guitariste compositeur Machiel Heremans, du contrebassiste Federico Stocchi (entendu dans un projet mené par Stéphane Galland) et du batteur Gaspard Sicx (Glauque). Un groupe dont la musique, sorte de jazz indé, est menée par le jeu très mélodique, parfois tout en délicatesse, du guitariste. Mais il sait aussi moduler son style et nous sortir quelques accords plus grinçants ! Proche d’un John Scofield, il peut soudainement devenir plus furieux et s’aventurer dans des sonorités que Frank Zappa approuverait. Et ces quelques sonorités roots, fuzzy de guitare, ne plairaient-elles pas aussi à John Spencer et à ses dévoués ? Qui sait ? Machiel est donc un guitariste versatile, curieux qui sait aussi jouer en douceur et s’aventurer vers le planant comme sur « Snoozing Battles ». Ce mini CD de six titres pour 24 minutes se termine d’une superbe manière, bien efficace, avec « The Jackhammer Meeting-point ». Là, c’est toujours une guitare typiquement jazz que nous écoutons, mais elle est secondée par une rythmique assez rock et on se retrouve plus dans un univers « à la Cake » pour ceux qui se souviennent de ces américains. Je terminerai par un petit compliment envers cette section rythmique qui développe de bien belles fractures derrière les surprenantes mais heureuses cohérences du guitariste. Un pouce levé pour les débuts de ce trio !