The Counterfictionals : An Incomplete Encyclopedia of Gentle Emotions

The Counterfictionals : An Incomplete Encyclopedia of Gentle Emotions

Zack’s Music

The Counterfictionals nous viennent de Copenhague, Danemark. Oui, encore un groupe scandinave ! Mais pas si vite ! A l’aveugle et sans informations biographiques à votre portée, il y a fort à parier que vous ne le devineriez pas. En tout cas, rien avoir ici avec les clichés et poncifs habituels qui qualifient habituellement la musique du Nord (les grands espaces et les mélodies assorties). Peut-être que cela s’explique par les voyages d’étude entrepris par leur leader, en France et en Afrique. Ce leader répond au nom de Kristoffer Rosing-Schow, multi-instrumentiste (clarinette, saxophone, melodica, ukulele, percussions…), compositeur de l’ensemble des titres et… auteur des dessins que l’on retrouve sur la pochette. Sachez enfin que cet homme fait également partie du groupe Saxopath (qui porte bien son nom).

Nous arrive ce deuxième album des Counterfictionals, publié six ans après un « No Hay Banda » paru à l’époque sous la forme d’un box set, dont on devine qu’il faisait la part belle aux illustrations du leader. Cinq titres nous occupent ici, qui s’étendent avec beaucoup de spleen et peu de rythme, souvent au-delà des huit minutes au chrono. Histoire de mettre des atmosphères en scène. Lentement, à la façon d’un générique musical. Car Rosing-Schow ne s’en cache pas : outre la musique et le dessin, il se passionne également pour le cinéma. Celui des frères Cohen (« Norm Gunderson’s 3-cent Stamp » est dédié au chef d’œuvre « Fargo »), de David Lynch (« The White Lodge » s’inspire des pertes de contrôle assumées dans « Twin Peaks ») ou encore du classique « Dans la peau de John Malkovich » qui a donné naissance au titre « Puppet ». Tout ceci sert de prétexte pour nous offrir des ballades tristes et des valses déglinguées durant lesquelles, à défaut d’acteurs, ce sont les instruments de musique qui tiennent la vedette. Mention spéciale au « Poems and Rain » en ouverture, avec son spoken words tendu qui représente l’opening theme d’un movie imaginaire qui vous transporterait à bord d’un cargo qui s’enfonce dans la nuit. Ah, l’imagination… ! Laissez-vous emporter !

Yves Tassin