The Milk Factory & Hannah Tolf : Vandrare
Fermez les yeux et écoutez ! Écoutez ces chansons voilées, délicatement acoustiques, à peine électrisées de quelques accords de guitare, de quelques notes de basse. Écoutez le son de la corde qui grince quand elle vibre sur les frettes du manche d’une guitare. Écoutez les dialogues qui s’installent courtoisement entre la voix et les vents. D’une flûte, d’un saxophone respectueux. Et écoutez en effet cette voix posée aux limites d’un souffle. Une voix et des textes venus de Suède où deux membres de la laiterie ont rencontré la chanteuse Hannah Tolf. Laquelle a accepté de relever ce défi aventureux. Écoutez cette musique folk lunaire, à l’esthétique et à la taille humaines, venue sinon du satellite naturel de la planète Terre, issue du moins de l’imagination débordante de leurs auteurs. Elle vous transporte cette musique. Elle vous met de bonne humeur, y compris quand elle revêt ses apparats les plus mélancoliques, ce qui arrive la plupart du temps… Tout porterait à croire que l’on tient là, entre nos oreilles reposées, la dernière trouvaille du label norvégien Hubo (vous voyez, ce label au petit hibou ?). Du tout ! The Milk Factory est un groupe de jazz gantois (un de plus…) composé de deux membres de Nordmann (le claviériste Thijs Troch et le guitariste Edmund Lauret) ainsi que d’autres musiciens actifs chez Don Kapot, Mòs Ensemble, Steiger, … Il se complète ici des magnifiques harmonies vocales de Hannah Tolf dont les interventions nous rappellent un peu une autre chanteuse céleste, Veronika Harcsa. On ne parlera pas ici de « choc des cultures », mais plutôt d’une fusion des émotions.
W.E.R.F., le « label jazz pas jazz » nous offre une fois de plus un disque qui suscite la réflexion et titille notre imagination. Un régal !