The Rising Moon
C’est un disque curieux. Un disque qui se présente sous cette seule épigraphe, « The Rising Moon », dont on ne sait au juste si elle désigne son simple titre ou un projet plus global. C’est un disque qui comporte deux longs morceaux qui, eux aussi, ne sont pas titrés. Un disque sans label, sans code-barres. C’est un disque qui réunit le guitariste Willem Heylen (Cinema Paradiso, Krankk…), l’accordéoniste Stan Maris, le saxophoniste/clarinettiste Hanne De Backer, le bassiste Ruben De Maesschalck et le batteur/percussionniste Jonas Boutsen. C’est un disque qui ne se résume à aucun style en particulier, ne se réduit à aucun genre. C’est un disque qui requiert une écoute attentive pour en cerner le pourtour et en apprécier ses contours. De préférence lorsque l’obscurité s’installe. Lorsque la lune est montante. Une de ces lunes dont la lumière demeure hésitante, laiteuse. Une de ces premières lunes de printemps quand les nuits sont encore fraîches. C’est un disque que vous pourrez écouter en marchant sur un quai dépeuplé surplombant la Meuse à Engis. Le flot noirâtre, continu, impassible du fleuve. Au loin, les bruits éteints d’usines abandonnées. La pendule inexorable du temps qui va, qui vient, qui déjà n’est plus. Et de cette lune qui accompagnera vos pas, vous n’en garderez en mémoire que l’anamorphose phosphorescente gazéifiée.
