The Verge : The Verge

The Verge : The Verge

Is It Jazz ?

De façon inexplicable, les quatre gamins de The Verge (qu’allez-vous imaginer là ?) ont enregistré les sept titres de ce premier album éponyme il y a trois ans, soit vingt-quatre mois après s’être réunis pour la première fois dans un local de répétition et avoir donné confidentiellement leurs premiers concerts que l’on imagine inoubliables ! La Norvège (bien évidemment), son Université de science et de technologie (Norges Teknisk-naturvitenskapelige universitet en langage local – mais vous pouvez aussi vous limiter aux initiales NTNU), section… musique. C’est là qu’ils se sont rencontrés, qu’ils ont discuté de leurs goûts communs, à première vue John Zorn à l’international, Elephant9 plus près de chez eux… Et c’est à la NTNU encore qu’ils ont décidé de coucher tout cela sur des partitions… ou pas ! Avec des notes, des sons, du rythme. Quatre ans ! Et bien entendu, c’est ce fabuleux label norvégien Is It Jazz ? (n’oubliez surtout pas le point d’interrogation) qui leur a offert l’opportunité de graver à jamais cette musique sur de la cire.

« The Verge », donc contient sept titres. Survenus d’horizons musicaux différents, mais avec un fil rouge cohérent : la puissance mélodique. C’est frappant sur « Nessesse » qui ouvre l’album façon prise à la gorge et sur « Graitude » (tu parles…). Riffs de batterie rapide, attaques imparables de la basse… Le saxophone et la guitare vous achèveront s’il vous reste un peu de sang dans les veines. Attention, The Verge peut aussi vous tendre un piège sans que vous ne vous en aperceviez… Pensez à la grenouille plongée dans une casserole dont on chauffe peu à peu l’eau. C’est ce sort qui vous attend sur « Snake », « Postludium » et « Patterns For Meditation » qui vous embarquent dans une lente montée à l’échafaud alors que vous pensiez avoir été innocentés. Jouant davantage sur la franchise, sans aucuns détours, le trash « Hyperreality » (avec ses solos de saxophone zorniens) et le Zeppelinien « The Blast Summer » devaient encore être mentionnés. Vous voulez que je vous dise ? Brûlot de l’année ! Haut la main !

Yves Tassin