Theo May’s Odd Unit: Alive in the Forest of Odd
Ce jeune violoniste anglais nous propose ici son premier album. Il s’est entouré, au sein d’Odd Unit, de quatre jeunes instrumentistes issus du jazz et du classique (clarinette, piano, contrebasse et batterie) qu’il a côtoyés lors de ses études musicales à Londres. Passionné par le jazz, l’improvisation, la folk et la musique classique contemporaine, il a intégré ces influences au sein des dix compostions qu’il a écrites pour ce CD. De longs morceaux, qu’il renforce parfois d’un second violon, d’un violoncelle ou d’une flûte, que nous pourrions synthétiser en les décrivant comme une union entre le classique, le jazz cérébral, complexe, avec des touches de folk assez dansantes. Dès la première plage « Voyager », tout est là, y compris le côté entraînant de la musique traditionnelle bulgare. La musique classique mélancolique lui fait suite avec l’efficace soutien d’une clarinette jazzy. « Solemnity » fait la part belle au piano dans une ambiance assez sombre. Atmosphères que nous retrouverons à plusieurs moments avec évidemment une mise en avant manifeste du violon. Instrument qui deviendra fou sur des titres bien énergiques, dansants, dans la veine bulgare comme sur « The Joy of Nine » ou « Kopanitsa ». L’improvisation quant à elle sera nette sur Twelve’s Blood »… Théo décrit minutieusement chaque titre sur la pochette intérieure et ce n’est pas à négliger pour une bonne compréhension des œuvres. Un album qui accepte les alliances de styles définis ci-dessus, qui se révèle assez unique mais, vu les nombreuses directions prises, même au sein d’une même plage, il en devient difficile de nous captiver sur son entièreté. Nous sommes quand même dans près de septante minutes d’écoute. Mais pour Theo, et ses complices, cette musique assez singulière ressemble à une célébration envers ces genres musicaux, qu’ils honorent de leur talent. Vraiment autre.