Thomas Champagne Random House
Thomas Champagne Random House,
Sweet Day
On avait découvert Thomas Champagne au travers du trio qu’il avait formé en compagnie du contrebassiste Nicholas Yates et du batteur Didier Van Uytvanck et avec lequel il avait enregistré l’album Charon’s Boat en 2008. Le saxophoniste alto a joué plusieurs années avec cette rythmique, en multipliant les invités, de Jean-Paul Estiévenart à Pierre Vaiana (concert au Pelzer). Il a aussi fait partie, avec Michel Paré (tp) et Eve Beuvens(p), du groupe de hard bop The Sidewinders, avec lequel il a a enregistré A little busy, sur un répertoire alliant des compositions de Lee Morgan, Freddie Hubbard, Bobby Timons ou Hank Mobley. Et voici trois ans qu’il collabore, pour ce Random House, avec Guillaume Vierset, le guitariste du Harvest Group (album Songwriter) et leader du LG Jazz Collective (New Feel). Après avoir enregistré un EP de six titres en 2016, voici que sort Sweet Day, trois compositions du saxophoniste (Waiting, Tres Chicas, Evidence) et cinq du guitariste (Home, Sweet Day, Oriana, 3 octobre, Mister Ploug), le tout avec une belle unité d’inspiration et de climats qui est due, entre autres, à la parfaite cohésion du quartet. A la contrebasse, Ruben Lamon qui a fait partie du Brussels Youth Jazz Orchestra et que Guillaume Vierset croise actuellement au sein du Bravo Big Band (album Another Story). A la batterie, Alain Deval, le leader de Collpase, quartet réunissant Jean-Paul Estiévenart, Steven Delannoye et Yannick Peeters (album Bal Folk) et membre de Quark aux côtés du tromboniste Adrien Lambinet. L’album s’ouvre sur Home, belle mélodie introduite par la guitare et la contrebasse avec une belle sonorité boisée, une réelle rampe de lancement pour l’envolée de l’alto. Thomas Champagne comme Guillaume Vierset ont veillé à varier les introductions: guitare seule sur 3 octobre, contrebasse et batterie sur Tres Chicas qui débouche sur un beau dialogue entre alto et guitare. Waiting est une mélodie tournoyante sur laquelle Guillaume Vierset prend un solo avec des sonorités rock qui peuvent évoquer Kurt Rosenwinkel avec lequel le Hutois a suivi des stages. Oriana débouche sur de beaux solos d’alto et contrebasse. Sweet Day et Evidence se déroulent sur un tempo appuyé tandis que l’album se clôt sur une autre ballade Mister Ploug. Le travail qui s’est étalé sur trois ans explique la parfaite homogénéité des atmosphères et la complicité entre musiciens.
Claude Loxhay