Thomas Decock : Erudite

Thomas Decock : Erudite

W.E.R.F. Records / N.E.W.S. Distribution

Nous vous avions présenté Thomas Decock à l’occasion de la parution de « Plain Songs » réalisé avec Artan Buleshkaj à l’automne dernier, un album alignant des reprises d’Abdullah Ibrahim, Joni Mitchell, Monk, John Scofield… Ce nouvel opus, édité sous son seul nom, le voit épaulé par le saxophoniste/clarinettiste Steven Delannoye, le pianiste/claviériste Harrison Steingueldoir (Donder), le bassiste Federico Pecoraro (Bandler Ching, Echt!) et le batteur/percussionniste Gert-Jan Dreessen (Flat Earth Society) : des noms familiers de la scène du nord du pays. Decock confirme son attrait pour un jazz post-bop résolument agréable à l’oreille et somme toute joliment maîtrisé. Le disque s’ouvre sur « Rodya », un morceau lumineux inspiré par « Crime et Châtiment » de Dostoïevski. Lui succède une revisitation de « Cherokee Louise » de Joni Mitchell (encore elle !). Il poursuit avec d’autres sources littéraires : ainsi Hermann Hesse, Gabriel Garcia Marquez, Sartre (« Roquentin »), le Flaubert de Madame Bovary avec « Emma », et enfin Oscar Wilde (« The Young King »). Loin de se repaître de références lettrées sélectives, Thomas Decock a simplement voulu nous faire partager ses inspirations, à la manière de suggestions senties, ressenties. Le titre de l’album est donc à prendre avec un certain recul et non de manière littérale. Cqfd.

Eric Therer