Tinsley Ellis : Naked Truth

Tinsley Ellis : Naked Truth

Cet article est publié à titre posthume. Notre ami Robert Sacre nous a malheureusement quittés ce 22 février.

Alligator Records ‐ Références catalogue : ALCD 5017

Cela fait plus de 40 ans que le Magicien d’Atlanta, né en 1957, est la figure de proue d’un blues-rock du top niveau avec de profondes racines dans le blues des Muddy Waters, Robert Johnson, Skip James et autres Son House. Il affiche 21 albums à son palmarès et il s’est produit partout dans le monde avec ses partenaires dans un nombre incalculable de clubs, salles de concert et festivals ; il s’est mis à insérer des parties acoustiques dans ses concerts et, de là, à en enregistrer un album entier il n’y avait qu’un pas et il l’a franchi avec ce 11è album pour Alligator, une compagnie dont il fait partie depuis 1988. Il a produit les 11 faces dont 9 compositions personnelles et il joue en virtuose de sa steel guitar National O series de 1937 et de sa Martin acoustique D-35 de 1969. Tout commence avec « Devil In a Room » en médium, c’était la phrase toujours prononcée avant un concert pour motiver le groupe (on est là pour mettre le diable dans la place…) suivi d’un « Windowpane » à la Skip James, en slow et avec falsetto puis d’une version extraordinaire du « Death Letter Blues » de Son House avec slide. C’est intense et habité par une passion communicative, comme « Tallahassee Blues », du Mississippi blues intense et prenant. Tout est marqué par une intensité hors norme et de l’introspection, mais aussi de l’humour avec un « Grown Ass Man » vif et enjoué, comme « Hoochie Mama », un slow blues de bonne facture, voire de l’ironie avec « Horseshoes And Hand Grenades ». À noter, une version martiale et scandée du « Don’t Go No Further » de W. Dixon et Muddy Waters. Enfin, on compte 4 faces instrumentales dont « Silver Mountain » et « Easter Song », slows, délicats et intériorisés ou « Alcovy Breakdown » bien enlevé ainsi qu’une version émue, triste et mélancolique du « The Sailors’s Grave on the Prairie » de Leo Kottke. Une totale réussite. La vérité nue, vraiment!

Robert Sacre