Titty Twister BB : Sueur et tremblements 

Titty Twister BB : Sueur et tremblements 

Autoproduction

Mais que se passe-t-il donc à Toulouse ? Quel événement aux conséquences locales a-t-il pu énerver ses musiciens de jazz à ce point ? Quelle mouche dont la piqûre procure un effet énergisant a-t-elle pu affecter leur jeu ? Après l’Édredon sensible (tu parles, « sensible » !) qui nous avait fait sursauter de plaisir lors de l’Atlantique Jazz Festival (voir le reportage JazzMania) voici venir à nous un autre combo toulousain enragé. Titty Twister BB (il faudra qu’ils s’en expliquent…) est un quintet augmenté auquel il faut en effet ajouter quelques guests, on y reviendra : guitare punk, batterie engagée et section de trois souffleurs. Punk-jazz (ou l’inverse…), leur musique tord les tripes et noue l’estomac (ou l’inverse…). Attention aux excès, ils pourraient se regretter à ce moment-là. On parlera aussi d’éthio-jazz lorsque saxophones et trombone « riffent » à l’unisson. Ici, tout est question d’adrénaline. En version toboggan, avec des montées et des descentes excitantes. Soulignons que le quintet revendique des accointances du côté de The Ex dont on ne s’étonnera pas de voir débouler le chanteur – l’inoxydable G.W. Sok, décidément dans tous les bons coups français… – sur le poignant « If I Can’t ».

Dans la patrie du rugby, un premier album réussi qui vous provoque sueur et tremblements, on appelle cela « planter un essai ».

Yves Tassin