Under the Reefs Orchestra : Sakurajima
Bien qu’elle soit dénuée de la moindre parole, la musique d’Under the Reefs Orchestra n’en demeure pas moins très expressive. Cinématographique dit-on aujourd’hui… Le titre de l’album à lui-seul reflète un état d’esprit, le « Sakurajima » étant un volcan japonais qui ne demande qu’à s’activer… Souvenons-nous que Clément Nourry… nourrit en lui une obsession qui le ronge : le cataclysme écologique qui nous guette, lui aussi à l’affut dans ses starting-blocks. Auquel il faut également ajouter les crises sanitaire et économique, la guerre… Pauvre monde en proie au chaos ! Ce que la pochette signée David Delruelle exprime d’ailleurs parfaitement.
Deux ans après un premier album éponyme déjà fortement apprécié, le trio Under the Reefs Orchestra vient se réapprovisionner à la décharge… Et s’il y a moins de bonnes raisons de se réjouir aujourd’hui qu’à l’époque prépandémique, on notera néanmoins la présence de quelques rayons d’une lumière diffuse qui percent la nuit sombre… Tout n’est pas foutu, loin de là même, tant qu’il nous reste la musique d’UtRO… Elle brille de mille feux dès lors qu’on lui accorde le droit de s’exprimer. Sobre (et sombre) : une image que l’on pourrait attribuer à Clément Nourry, anti-héros de la guitare et néanmoins excellent guitariste, un glaneur de sons qui récolte ceux que d’autres ont préféré négliger. A ses côtés, on retrouve une section rythmique peu ordinaire (le saxophone de Marti Melia en guise de basse), prête à partir au combat avec son leader. Une charge menée en rangs serrés, décalée.
Puisse demain exister encore… Under the Reefs Orchestra en sera l’un de nos groupes essentiels.
En concert le 19 octobre au Casino de Sint-Niklaas (avec Dans Dans).
