Vincent Hsu & The Jazz Supreme Orchestra: Music for the River Jazz Suite

Vincent Hsu & The Jazz Supreme Orchestra: Music for the River Jazz Suite

Truth Revolution Recording Collective / Xango Music Distribution

Et comme si l’intitulé de l’album n’était déjà pas assez long, il est complété par « The Spirit of Love River and Mississippi River ». Le contrebassiste taiwanais Vincent Hsu explique cela par le fait qu’il a grandi auprès de la Love River dans son pays natal et que c’est sur les rives du Mississippi, où il a résidé longuement, qu’il a commencé l’écriture des neuf plages de cet album. Dans des villes telles que Nashville, la Nouvelle-Orléans, Memphis et Clarksdale. Et par le fait que ces deux fleuves qui ont influencé le résultat final que l’on retrouve sur cet enregistrement capté en live à Taiwan, il voulait les mettre en évidence, leur rendre hommage. Le jazz proposé est exécuté par un ensemble de douze musiciens (dix Taiwanais, un Argentin et un Allemand) et ils se partagent essentiellement des cordes, des cuivres et des percussions latines ! Un jazz de big band mais qui se décline sous de nombreux aspects. Un jazz de fête, endiablé, puissant, comme sur la plage d’introduction (« Overture : Cotton Field »), assez typique du style New Orleans. Un jazz de danse sur lequel les cuivres, la batterie et les congas invitent principalement la rumba (« River Is Wide »). Un jazz plus universel, avec des nombreuses ouvertures, au sein d’une trilogie de 25 minutes (« Rumba for the River Trilogy »). Ici, il y a des alternances, solos, duos, voire plus, parmi tout ce beau monde : les souffles des cuivres, une guitare électrique à la Santana, des cordes qui nous emmènent dans le jazz manouche ou carrément dans de la musique classique. Avec des mélodies, des passages plus retenus qui invitent à la rêverie, à la douceur. Le titre « Unkwown Stars » avec piano et cordes en est un bel exemple, comme un moment suspendu. Au total, nous découvrons un album qui mixe, avec bonheur et efficacité, de nombreuses influences et qui permet à chacun d’avoir son moment de mise en avant, de mise en évidence. Une musique emplie de fusions et qui permet au jazz de se confronter une fois de plus aux accents afro-cubains et à la musique classique. Une musique qualifiée d’« assez taiwanaise » selon les dires un brin ironiques de ce contrebassiste, assez réservé sur ce live, mais dont les talents de compositeur se révèlent évidents. Immergez-vous, pendant plus d’une heure, dans l’ambiance d’un bien agréable concert.

Claudy Jalet