Viret – Ferlet – Moreau, L’Ineffable

Viret – Ferlet – Moreau, L’Ineffable

Viret-Ferlet-Moreau, L’Ineffable (Mélisse, Harmonia Mundi)

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La complicité entre Jean-Philippe Viret (contrebasse) et Edouard Ferlet (piano), au sein d’un piano-trio, existe depuis près de quinze ans, d’abord avec Antoine Banville à la batterie puis avec Fabrice Moreau : la réunion de fortes personnalités, à la fois interprètes, solistes à part entière et compositeurs. Jean-Philippe Viret a été le contrebassiste de Stéphane Grappelli mais aussi membre de l’Orchestre de Contrebasses et leader du quatuor à cordes Supplément d’âmes. Edouard Ferlet a notamment dirigé deux quintets, l’un avec le saxophoniste Simon Spang Hansen et le trompettiste Claus Stötter (album “Escale” en 1996), l’autre, avec Christophe Monniot et Médéris Collignon (“Zazimut” en 1998). Antoine Banville a été le batteur de l’ensemble Archimusic, du quartet et du Brass Project de Stéphane Guillaume. Quant à son successeur, Fabrice Moreau, il fait partie des trios des pianistes Guillaume de Chassy et Bruno Angelini, du quartet d’Edouard Ferlet et du projet Omry de Pierrick Pedron. Dès 2001, ce trio interactif avait enregistré l’album “Considérations”, pour le label Sketch, déjà avec une prise de son impeccable assurée par Gérard de Haro au studio La Buissonne de Pernes les Fontaines. Ont suivi les cédés “Étant donné” en 2002, “L’indicible” en 2006, avec Antoine Banville, puis, “Le temps qu’il faut” en 2008 et “Pour” en 2010 avec Fabrice Moreau,  à chaque fois avec un répertoire original. C’est encore le cas avec “L’Ineffable” : trois compositions de Viret, quatre de Ferlet, une de Moreau et une cosignée par Viret et Ferlet. Des mélodies au rythme tournoyant (Tous contraints, L’araignée, Laps) alternent avec des ballades d’une grande fluidité mélodique (Equivoque, May be l’homme, Je suis un jeune homme, Echo). Si le piano porte souvent la mélodie, la contrebasse occupe un rôle mélodique primordial, que ce soit en pizzicato (Valence) ou à l’archet (Equivoque, Départ imminent, Laps) et,  à la batterie, Fabrice Moreau, très souvent une main à la baguette, l’autre au balai, tisse de savants rythmes où viennent se lover la mélodie. Un vrai trio interactif.
Claude Loxhay